• Suite de ce très long article de remise en cause de la Communication Non-Violente, aka CNV. 

    J'ajoute quelques points à mon article précédent, dans la foulée, écrire me permet aussi d'avancer au fur et à mesure. 

    . Les besoins, tout le temps, gnagnagna. 

    Les besoins c'est important. Fondamental. Vital. Quelqu'un qui a été écrabouillé dans ses besoins généralement ne "va pas bien". (Après il peut sentir ou non qu'il ne va pas bien, c'est une autre question et ça appartient aux histoires individuelles). 

    Les besoins psychiques ont été reconnues par d'autres disciplines que la CNV, depuis longtemps. Et nous les sentons nous-mêmes, si nous sommes "connectés" à nous-même. Plus ou moins fort, par des "canaux" plus ou moins variés : envie, impulsion, élan, manque, et émotions bien entendu. 

    Donc écouter ses besoins, les respecter etc... c'est généralement profitable au bien-être, à la paix en soi, etc.

    La CNV va relativement loin dans l'idée de dire qu'à chaque instant on nourrit un besoin. Ok. Seulement, est-ce qu'on a besoin de tout le temps raconter ou même conscientiser quel besoin en particulier on est en train de nourrir là tout de suite ? Parce que si on s'y met comme ça, euh.... je pense qu'on ne va même plus bosser ni faire des courses, ou alors on met trèèèèèèèès longtemps à chaque fois pour faire quelque chose, parce qu'à chaque fois on va conscientiser c'est quoi le besoin gnagnagna. Et on peut s'en foutre aussi de savoir si on fait la vaisselle parce qu'on a besoin de propreté, d'ordre, ou de se débarrasser de la corvée pour être peinard (paix ? repos ? tranquillité ? .... on n'en sort plus au final...). 

    Contacter ses besoins ça aide beaucoup quand ils ne sont pas nourris. Ca fait aussi du bien de manière générale, parce que ça connecte à soi, donc un besoin nourri, un sentiment d'euphorie, de joie intense, c'est cool d'y être consciemment, de le vivre vraiment et de se "brancher" sur soi, son ventre, et jubiler quelque part de ce qui se passe, de ce besoin auquel on est connecté. 

    Mais il me semble, qu'on a aussi besoin de vivre, simplement. Pour ma part tout du moins, je n'ai aucune envie de passer mon temps à tout contacter, tout noter, et tout ça tout ça. 

    Après je dis pas que les pratiquants CNV font ça non plus àdonf, m'enfin j'en ai vu desfois archi bloqués sur "besoin besoin besoin", tout le temps. Et p.tain que c'est gonflant. Parce que ça devient obsessionnel. Et de plus, c'est envahissant. Quelqu'un qui est tout le temps centré sur ses besoins, euh.... comment dire.... centré dessus c'est "bien" hein, pour lui, tant mieux pour lui, mais si ça prend tout l'espace autour, euh.... c'est juste un peu nombriliste quoi. 

    Quand je fréquentais des gens dans la CNV, je crois que le mot "besoin" j'ai failli le prendre en grippe. 

    Heureusement que la réalité que ça recouvre est tellement profonde et riche qu'on revient vite dans ce qui est essentiel pour soi et on s'en fout que d'autres utilisent ça à tire larigot en obsessionnite aigue. 

    Mais vraiment, ça prend beaucoup de place cette recherche du besoin. 

    Et l'empathie ce n'est pas non plus que ça. L'empathie, encore une fois je vais surtout pas définir ce que c'est, mais je peux prendre des exemples : c'est aussi d'être avec son sentiment, ou une douleur intérieure, ou un ensemble de ressentis, desfois on pas tout le compte de tout le détail, mais être avec soi, dans son coeur en quelque sorte, s'écouter, s'accompagner, être connecté à ce qu'on sent, tout ça n'est pas une dénomination en besoins, et parfois quand on cherche absolument les besoins, on est bloqué, parce qu'on essaye de forcer notre réalité à aller dans ce sens. Desfois ça émerge pas tout de suite, desfois y'en a plein et c'est trop intense, etc... y'a plein de cas, déjà dans mon vécu alors dans l'absolu j'imagine qu'il y en a encore plus plein. 

    "Besoins besoins"... ouais. Mais à s'auto-interroger tout le temps et incessamment, on peut se faire violence involontairement. S'écouter pour moi c'est aussi écouter ce qui se passe, simplement. Sans grille, sans cases, et j'ai déjà évoqué ce côté "cases" qui ne me va pas du tout dans la CNV. Je trouve que ça ne respecte pas du tout le psychisme et la liberté. 

    . J'en viens à mon deuxième point, en lien avec ce que je disais sur "tout le temps mettre ça en application et en parler tout le temps". 

    Dans la continuité de ça, je vais dire un truc en douceur si possible mais je vais le dire quand même. En douceur parce que clairement nous sommes beaucoup à être passés par là, donc c'est pas la peine de stigmatiser ça, c'est aussi l'innocence et l'enthousiasme de la découverte. Seulement desfois c'est vraiment très chiant. 

    Donc voilà : la CNV, au travers de l'auto-empathie, permet d'accéder si on le fait vraiment à une introspection. Pour certaines personnes qui n'ont jamais spécialement "bossé sur elles", et qui arrivent directement dans la CNV pour un tas d'autres raisons (parce que la méthode n'attire pas forcément le même public que ceux qui vont voir un thérapeute, ou ceux qui s'introspectent depuis l'enfance, parce qu'il y a la notion de communication, de résoudre les conflits, des objectifs assez opérationnels aussi pour certains sans doute...), donc pour certaines personnes la CNV c'est découverte de l'empathie + découverte de l'introspection. 

    Et là, vous me voyez venir, vous avez ce truc ultra chiant des gens qui découvrent quelque chose et qui croient qu'ils sont les pionniers, alors que.... euh.... ils ont mis le pied sur une terre qui a été découverte y'a bien longtemps avant eux. Un peu le gars qui par un beau jour d'hiver arrive, miracle, en Amérique en bateau. Terre, terre ! Et ensuite il rentre chez lui, et là il bassine tout le monde avec le nouveau pays qu'il a découvert, que c'est génial, que TOUT LE MONDE devrait y aller, "tu sais travailler sur soi c'est vraiment important moi je viens de le découvrir et bla blabla et blabla et....". 

    Ils sont mignons. Oui ça m'énerve donc je suis un peu ironique. 

    Ils se rendent juste pas compte que si, pour eux, l'introspection est genre le nouveau skeud à la mode qui déchire sur toutes les radios et tu devrais écouter mec franchement ça change ta vie, ben.... y'a des gens qui y sont depuis longtemps, dans l'introspection. Et c'est pas forcément peint sur leur gueule. Ils racontent pas leurs "états d'âme" (au sens propre et non au sens ironique cette fois), les états de leur âme, tout le temps, à tout le monde, en expliquant leurs avancées etc. 

    Desfois on met longtemps avant de se rendre compte qu'une personne "bosse sur elle", parce qu'en plus ça a tellement de formes différentes que ça veut pas non plus dire grand chose. Mais disons : qu'une personne se connaît bien y compris dans ce qu'elle ne connaît pas forcément, qu'elle s'assume, est autonome intérieurement et peut être claire, dans ce qu'elle veut, ce qu'elle ne veut pas, ce qui la touche, ce qui lui va ou non etc..... et j'en passe. 

    Donc les petits jeunots foufous (quel que soit l'âge réel) qui viennent pour t'expliquer d'un ton parfois juste super excité, parfois très condescendant, que "tu vois l'intrôspectioooooon c'est ce qui maaanquait-àma viiiie. C'est-exxxxxtraordinaiiiire cequ'on découuuuuvre sur soiiiii... parce que tu saiiiis... on ne se connait pas vraimeeeeeent en fait.....". Et toi, de l'écouter le mec ou la fille en tambourinant des doigts sur la table style il m'énerve celui-là avec ses airs de jeune cadre dynamique qui a redécouvert l'Amérique....

    Je l'ai fait ça, donc je peux en parler avec encore plus d'humour, et je me souviens très bien à quel point je percevais desfois des réactions de profond énervement. Seulement personne ne disait jamais rien. C'est assez dommage d'ailleurs. 

    Donc moi je le dis, parce que ça me soule, ça peut servir, et en plus ça concerne aussi cette remise en cause, pour le coup non de la technique mais des néo-pratiquants de la CNV qui s'imaginent qu'ils sont tombés dans le seul courant qui fait travailler sur soi. 

    Bon. 

    Ceci étant dit, je continuerai une autre fois encore ces remarques sur la CNV, il est tard. 

     


  • J'ai mis longtemps avant d'écrire cet article. Très longtemps. La CNV paraissait tellement le graal. La foutre aux chiottes ? avec ce que "ça" m'avait apporté pour me sauver la vie ? 

    Sauf que ce n'est pas la CNV qui m'a sauvé la vie. C'est l'empathie. 

    Et non seulement la CNV n'a ni le monopole de l'empathie, ni celui de la bienveillance, mais en plus les gens qui la pratiquent s'écartent bien souvent de l'empathie réelle, simple et sincère. 

    A force de tout codifier, on en perd le sens, l'essence et le fondement. 

    A force de se forcer et se contrôler, on n'a plus d'empathie réelle pour personne, on anonne ce truc soi disant fabuleux et parfait qui enferme les relations, les interactions, les échanges, dans un faux dialogue pas naturel ni authentique du tout. 

    On refuse à l'autre le droit d'être authentique et de ne pas entrer dans le moule et les cases. 

    Et dans le cas le plus pourri, on lui fait penser quand il se rebelle que c'est lui qui est moins évolué, et qui a moins de conscience de la vie et des relations. 

    La CNV et ses pratiquants savent très bien marcher sur les autres quand ça leur va, se réclamant d'un principe de non-violence qui selon comment il est compris et appliqué véhicule une énorme violence en réalité. 

    . Le fondement de l'empathie est l'accueil de ce qui est. 

    En ce sens, l'empathie (en soi, je ne parle même pas des autres là, restons simple et arrêtons de vouloir sauver tout le monde et faire les petits sainst sur terre), est une force soutenante de ce que nous sommes, assez incomparable. Etre, laisser être ce qui est. 

    Seulement le premier écueil de ça, c'est quand on se force à accueillir ce qui est c'est à dire en l'érigeant en principe et en loi. 

    Inversement, le deuxième écueil de ça, c'est quand on se dit "ah ok bon ben y'a rien à forcer, rien à foutre alors, tout ce que je suis et je fais est parfait parce que mon principe premier, c'est d'accueillir comme c'est". 

    C'est du grand n'importe quoi. Les deux. 

    Quand il y a un jugement sous-jacent, l'empathie ne peut pas fonctionner. On peut pas se forcer. 

    Et ce qui est c'est le jugement. 

    On peut décoder le jugement, doucement et sans forcer. 

    Mais pour ça il faut déjà le reconnaître. En reconnaître l'existence. 

    Et quand on fait tout ça on n'est pas dans un processus d'expression naturelle, on ne peut ni communiquer (à moins de pouvoir partager ce décodage du jugement), ni être clair avec soi. 

    La CNV, ou ses pratiquants, passent leur temps à dire "c'est pas grave. C'est ok que tu sois comme ça". Mais putain qu'est-ce que c'est gonflant cette espère de tolérance fabriquée en permanence. Parce que le problème c'est que si on était sûr que c'est sincère, le fondement de ça est chouette, "accueillir ce qui est". Mais il y a trop de biais et de distorsions dans leur processus et la manière dont des gens mettent ça en oeuvre en croyant en plus avoir la science infuse après trois stages de CNV. 

    Putain qu'est-ce que c'est gonflant. 

    . La phase "ouais c'est génial ce truc je vais le faire faire à tout le monde", on peut la traverser pour n'importe quoi, je me souviens d'un bouquin de Jung qui racontait que tous ses patients passaient à un moment par cette phase de vouloir amener tout le monde en psychanalyse, parce que cette euphorie de ce que ça nous apporte se projette dans tout : on a trouvé le graal, on veut que tout le monde y goûte, enfin bref, on devient un gros chiant qui essaye de rallier tout le monde à sa crèmerie. 

    Seulement normalement ça PASSE. Parce qu'on s'en rend compte, et parce que si ça part d'un bon sentiment de partage réel, quand on se rend compte que ça bloque tout, que les gens en ont marre ou qu'ils commencent à dire "ouais bon ça va, je fais ce que je veux aussi", alors on se réveille et on se dit que ce qui compte surtout c'est quand même l'autre, et ses besoins, son chemin, sa liberté, et que ben ouais..... il n'y a peut-être pas dans tout l'univers que "ce truc merveilleux qu'on fait et qui nous apporte tellement". 

    Cela dit sans cynisme envers soi. Mais je pense que beaucoup de gens sincères ont passé des phases comme ça, et se reconnaîtront très bien dans ce que je dis là, chacun avec sa tonalité propre bien entendu. 

    La CNV pose un gros problème de ce point de vue, parce qu'elle véhicule elle-même le fait qu'il faudrait convertir tout le monde. Donc elle entretient ce penchant classique à vouloir partager tout tout le temps avec tout le monde parce que c'est génial ce qu'on a découvert. 

    Et elle justifie cela par des choses qu'il est difficile dans un premier abord de critiquer ou remettre en cause, parce que ça renvoie à des choses qui sont "incriticables" a priori, des besoins déjà, qui sont érigés en justificateurs de tout chez certaines personnes qui pratiquent la CNV, et des besoins qui ont une connotation "positive" de plus. Positif veut pas dire grand chose, je sais, et je suis la première à dégueuler ces notions de "positif et négatif", d'où les guillemets et le fait que le mot qualifie la connotation (donc un truc faux, de toute façon). 

    "Partage", "aide", "contribution", etc.... mais comment jeter la pierre à des gens comme ça ? à tous ces gentils bisounours qui veulent sauver la planète avec leurs bonnes intentions et qui vous proposent une méthode reine pour ça ? Enfin bon sang, êtes-vous des monstres ou quoi ? 

    On peut vraiment être pris en tenaille face à ça. Si on a un penchant assez "altruiste" de base, je détaille pas des tonnes pour pas alourdir mais j'espère que ça ne choquera personne cette expression et ça veut pas dire que les autres sont des méchants égoïstes. On est un peu bisounours à sa façon aussi quoi. On veut changer le monde, sauver les gens, aider, etc. C'est pas péjoratif comme je le dis même si c'est un peu caricatural. Je suis comme ça donc je sais aussi un peu de quoi je parle. Alors face à la CNV on peut dans un premier temps avoir une grande appétence pour cette idée, cette méthode, cette panacée universelle qui semble résoudre comme par miracle tous les conflits intérieurs (pour les conflits extérieurs, c'est une autre affaire, j'en reparlerai je ne sais pas quand, dans cet article ou un autre). L'empathie, que véhicule la CNV entre autres, quand elle est bien appliquée, est un processus extraordinaire, comme je disais plus haut. Je reparlerai sûrement de ça à d'autres moments, donc je vais rester pour le moment concentrée sur la CNV, qui n'est pas l'empathie, même si certains de ses partisans aiment à croire et à dire qu'ils sont les seuls à faire de l'empathie et qu'ils sont plus conscients que tout le monde autour. 

    Mais au-delà de cette grande aide qu'est l'empathie, et l'auto-empathie, ensuite les problèmes commencent quand on met un pied de plus dans le dogme de la CNV. 

    Il s'agit bien d'un dogme : "Un dogme est une affirmation considérée comme fondamentale, incontestable et intangible formulée par une autorité politique, philosophique ou religieuse."

    On est ici dans le cas d'une "autorité philosophique", enfin des trois c'est la seule qui s'en rapproche. Même si, (les oui-oui qui me liront peut-être là vont s'en donner à coeur joie de se dire que c'est mon méchant CHACAL qui parle là ; ou même encore pire, que il est pas méchant pon chacal, c'est OK que je sois en colère !!! ..... Mon Dieu, préserve-nous de cette me.de pontifiante et hypocrite je t'en supplie), certains pratiquent la CNV comme une religion. 

    Laisser aux autres le droit de penser différemment, et de penser tout court, est une base fondamentale du respect du libre-arbitre, et de la personne humaine. Ca fait partie des droits fondamentaux que l'on inscrit dans des constitutions, des manifestes, des déclarations de l'homme et du citoyen : le droit à disposer de soi-même, à rechercher le bonheur, à penser librement et s'exprimer. 

    Donc quand la CNV explique, que pour changer le monde en un monde plus juste, il faudrait qu'il y ait une "masse critique" de gens qui pratiquent la CNV, ............ ça ressemble énormément à de l'évangélisation sans se questionner sur le fait que son dogme soit ou non bon pour tout le monde. C'est bon pour soi = c'est bon pour les autres, c'est bon pour le monde. 

    Waw. Dictatorial, pour le moins. 

    J'aime ma liberté de penser, j'aime ma liberté d'agir, j'aime ma liberté de dire fuck ou de ne pas dire fuck, de le dire gentiment ou pas gentiment, de respecter mes propres valeurs, mes propres principes, de réfléchir par moi-même, faire confiance à mon bon coeur ou mes tripes, mes valeurs d'être humain, écouter ce qui me fait vibrer et avoir un champ d'investigation ouvert pour ma vie entière sans que l'on m'ait enfermé et bouché le monde à des perspectives prémâchées pour moi selon des codes écrits par un mec qui avait besoin de paix et d'empathie sur terre. 

    Moi aussi j'ai besoin de paix et d'empathie sur terre, et dans ma vie. 

    J'ai pas pour autant écrit une méthode miracle que les autres devraient suivre. 

    . L'empathie et la conscience des besoins n'appartient pas à Marshall Rosenberg. Lui le savait. Ses partisans pour certains j'en suis moins sûre.

    "Marshall a dit que blablabbla". C'est comme ça qu'il faut faire parce que "Marshall a dit".

    Et si Marshall avait dit qu'il fallait se scarifier les poignets, ou se jeter sous un pont pour être heureux, ils l'auraient sans doute fait aussi, non ?

    L'empathie est quelque chose de tellement puissant dans la paix qu'elle apporte que l'expérimenter au travers d'une méthode codifiée crée une illusion d'une part d'avoir le droit d'aller proposer voire imposer ça à l'autre ; d'autre part que la méthode (la CNV) et l'empathie elle-même sont la même chose. 

    L'empathie n'est pas CNV. 

    C'est beaucoup plus riche et simple que ça. 

    Je vais pas épiloguer là-dessus justement parce que je ne vais sûrement pas commencer à essayer de décortiquer ce qu'est l'empathie à l'instar des bisounours obsessionnels qui sont tellement centrés sur leur "processus empathique" qu'en fait la personne réelle disparaît et seul le processus compte. 

    Pour faire du bien à quelqu'un avec de l'empathie, il faut que ça soit sincère. Et quand on est sincère, ça peut faire du bien même avec des mots tout simples et pas estampillés Marshall Rosenberg. 

    Pour faire du bien à quelqu'un avec de l'empathie, il faut écouter vraiment, au lieu de passer son temps à décortiquer ce qu'il dit selon la grille CNV de sentiments besoins gnagnagna, en plus en y ajoutant ses propres projections que l'on prend pour une compréhension profonde grâce au lien empathique. Quel lien ? quand on est enfermé dans sa tête à traduire au lieu d'écouter ce que dit quelqu'un ? où est le lien ? l'autre  n'existe même plus ! il pourrait être un robot qui parle en continu ça serait pareil. 

    J'ai vu des gens dans la CNV se saisir littéralement des mots prononcés dans un échange spontané pour sans cesse répondre" ah ouais, t'as BESOIN de CA (= le mot prononcé). 

    Putain que c'est chiant, improductif, intrusif et con. 

    Allons-y. 

    Chiant : récurrent, pénible, lourdingue, systématique, sans fantaisie, prévisible, sans nouveauté, sans ce petit grain de fantaisie et d'ouverture dans l'échange qui fait qu'on s'enrichit et se nourrit d'échanger avec l'autre, ping pong verbal, avec du verbal et du nonverbal, sentiments qui circulent, affection, complicité, et diversses richesses de lien ... selon le lien qui rapprocheles deux personnes. 

    Improductif et con : ça ne sert à rien et ça se base sur une idée fausse qui est une méconnaissance de... je sais pas comment le nommer, la "comlexité" humaine, même si j'aime pas ce terme qui fait un peu "torturé" je trouve selon comment on le comprend. Pourtant c'est bien l'idée proche de ce que je veux dire. Pour avoir beaucoup, beaucoup, pratiqué d'auto-empathie, j'ai pu vérifier maintes fois qu'entre la forme, l'expression de ce qu'on dit, et les besoins profonds dessous, qu'on ressent clairement quand on les contacte parce que ça fait une sensation de "chaleur", de récupération de quelque chose, en soi, il peut y avoir d'une part de grosses différences, d'autre part des faux-amis. 

    Je vous en donne un exemple, tout concret tout chaud il est sinon réel du moins très réaliste : Il se trouve que j'exècre le bruit, et que je suis très perturbée par les bruits d'avion  notamment, que j'entends beaucoup plus que la plupart des gens (peu importe le pourquoi ici à ce stade c'est pas le sujet). Je pourrais tout à faire dire à quelqu'un "putain j'en peux plus de ces avions merdiques qui passent en permanence, j'en ai ras le bol je ne suis jamais en sécurité de savoir qu'ils peuvent passer tout le temps et que je peux rien y faire". (en gros hein, sans doute de manière plus spontanée). Madame CNV, une de celles que j'ai approchées, aurait réagi tac au tac "ah OUAIS, t'as besoin de SECURITE". Ouais.... et tellement persuadée d'avoir bien décodé. 

    Dans la vraie vie, quand j'exprime cette phrase, ce que je sens quand je me "connecte" intérieurement, (désolée je sais ça fait un peu jargon), quand je me branche quoi, que j'écoute mon ventre etque je m'écoute avec un calin intérieur, c'est que j'ai besoin de silence et de calme, profondément. Voilà de quoi j'ai besoin. 

    Alors elle avec ses déductions débiles permanentes, elle n'entend rien de ce que je dis vraiment parce qu'elle parle tout le temps, et elle "fait de la CNV" tout le temps. 

    Cette personne était caricaturale. Certes. Mais malheureusement elle n'est pas la seule, et de manières moins outrées mais tout aussi improductives j'ai vu le même genre de trucs chez d'autres. 

    On doit vérifier qu'on a compris les besoins de l'autre, et aussi savoir pourquoi on fait ça à tout bout de champ ! Il est où le lien spontané, simple, intelligent entre deux êtres, quand on fait ce schmbalambala permanent de "décoder", gnagnagnagnagna. 

    Je pense, et ça n'engage que moi, mais je l'ai un peu vérifié aussi pour moi quand j'ai eu ma période "CNVtisation" (sauf que moi j'ai jamais été si loin parce que j'avais juste pas l'énergie pour ça et je déteste trop les trucs systématiques sans remise en question), je pense donc que les gens qui font ça sont en fait eux en manque d'empathie, ils ont besoin d'empathie et comme ils n'en trouvent pas ou qu'ils ne s'en donnent pas, ben ils "font de l'empathie" tout le temps, avec les autres, ça leur donne peut-être la sensation de rester connecté à ce truc hyper nourrissant et apaisant. Mais du coup ils ne tolèrent pas la moindre contradiction, ils n'entendent pas les objections en face, et au final, l'autre n'existe pas tant que ça, parce que c'est pas lui qu'on écoute, c'est pas lui l'important, l'important c'est l'Empathie. Celle dont on a besoin en fait. Et qu'on ne se donne pas. 

    C'est une analyse peut-être gratuite, en tout cas qui n'est sûrement pas applicable à tous les gens qui anonnent de la CNV sans discernement. Mais je suis à peu près certaine qu'elle fonctionne dans un certain nombre de cas. 

    Cette digression mise à part sur mon expérience personnelle plus rapprochée des partisans CNV, je reviens à mes moutons "improductif et con". Donc c'est improductif parce que ça n'apporte rien à l'autre, vu qu'on est à côté de la plaque. Voire même ça plombe, etc etc.... et ça peut aussi appuyer sur des blessures, mais si en plus on est dans le cas de quelqu'un qui est persuadé de détenir le graal et d'avoir raison, je vous dis pas le massacre (ouais ça sent le vécu). 

    Pour finir, intrusif : parce que, de quel cul sort cette certitude universelle que tout le monde a envie que tous ses besoins soient 1. connus dès qu'il ouvre la bouche ; 2. mis sur la place publique sans consentement, et sans que ça soit lui qui le fasse parce que ça lui appartient. ?

    Hein ? de quel cul ? 

    Voilà. Pour terminer, un dernier point auquel j'ai pensé au début de l'article et que je ne veux pas oublier : 

    . La CNV hégémonique, que j'évoquais plus haut. Il y a un problème d'auto-référence. Je ne sais pas comment le formuler autrement. La CNV justifie sa certitude qu'elle doit se répandre partout... par des besoins qu'elle instaure et définit en fondements absolus et rois. Je ne dis pas que les besoins ne sont pas importants. Certainement pas. Je ne risque surtout pas de dire ça, si vous avez lu mon parcours, vous n'en aurez aucun doute, ni aucun doute sur ce que j'ai dit plus haut : que l'empathie elle-même, écouter et reconnaître, laisser être la réalité de ce qu'on vit intérieurement, est quelque chose qui n'a pas de prix pour moi, dans mon chemin vis à vis de moi-même et comme une des manifestations du respect profond qu'on peut avoir pour quelqu'un. (qu'on peut, et pas "qu'on est obligé"). 

    je pense très possible que Marshall Rosenberg, que j'espère ne pas trop idéaliser de ce fait, saisissait relativement bien les subtilités de sa propre pratique et le fait que la CNV n'était pas une fin en soi notamment. Que l'empathie était au-delà de ça, et que les besoins n'étaient pas des donneurs d'ordre incontestables. 

    Enfin j'espère. Parce que sinon, p.tain, ils avaient une drôle de gourou quand même, et on est mal barré si ça se répand encore. 

    Seulement on peut pas dissocier éternellement et totalement une méthode de la manière dont elle est appliquée et véhiculée notamment par le plus grand nombre de ses pratiquants. 

    Quand y'en a plusieurs d'affilée qui se justifient d'un positionnement sans réflexion prenant en compte la différence et l'autre, par leur propre méthode elle-même, ben.... moi ça me fait un peu peur. Surtout quand y'en a dans le lot qui ont une certaine aura, qui remportent une certaine adhésion, qui font du bien, notamment parce que l'empathie fait beaucoup de bien, surtout quand on en a gravement manqué. 

    Avoir besoin de partage et de contribuer n'est pas une raison suffisante pour affirmer que tout le monde devrait faire la même chose que sa méthode. On ne parle que de soi quand on fait ce raccourci. Et dans le monde il n'y a pas que soi. (oui je sais c'est désagréable dit comme ça, parce qu'on va me dire "mais c'est bêtifiant je le sais !!!!". Peu importe. Je me suis trop faite marcher dessus par des bisounours prétentieux et auto-justifiés pour avoir envie d'être délicate avec la grande famille des bisounours.) 

    En principe c'est la base de "partager et contribuer" justement. 

    Je ne suis pas une machine à satisfaire les besoins des gens qui font de la CNV et qui ont besoin de se sentir utiles et d'avoir l'impression qu'ils sauvent le monde. En ce sens je refuse profondément et catégoriquement que l'on affirme quelque chose qui m'inclut puisque ça parle carrément du monde entier au nom des besoins individuels de ces gens-là. 

    J'existe et j'ai droit au respect. Si ces espèces de crétins à plumes pailletées qui se croient supérieurs aux autres n'ont pas encore compris que la diversité est richesse et que l'empathie est d'abord une invitation à se comprendre soi et un chemin permettant de s'occuper de soi, eh bien la CNV, comme un tas d'autres méthodes avant elle et après elle, est assise sur un trésor dont elle n'exploite rien mais dont elle vante les mérites à chaque fois qu'elle ouvre la bouche. 

    . Je doute fort qu'un seul pratiquant de CNV soit arrivé au bout de cet article. Ou bien en survolant, ou bien en cherchant la rubrique commentaires pour m'en mettre plein la gueule de façon CNV. 

    Mais si c'est le cas, soyez bien tranquille, je suis pas dingue et j'ai assez donné, les commentaires sont fermés pour cet article, et j'assume totalement le fait que oui je vous en ai mis plein la tronche, et non je ne vous laisserai pas de droit de réponse en tout cas ici, chez moi. 

    Je lance un défi : si un seul partisan de la CNV est assez honnête et concerné pour essayer de comprendre ce dont je parle, non pas pour l'hégémonie de la CNV, mais parce que lui aussi il n'aime pas qu'on l'enferme et qu'on l'empêche de respirer et de s'exprimer, et parce qu'il est capable d'avoir la CNV comme un outil tout en en voyant les travers possibles et surtout ce qu'il ne faut pas en faire, il peut toujours me contacter par le formulaire. M'enfin j'en doute, puisque de toute façon la CNV ne répond pas, elle ne discute pas pour de vrai, elle décortique ce que dit l'autre pour l'apaiser et le calmer de force avec de l'"empathie" (vraie ou fausse), pour qu'il arrête de parler fort parce que c'est désagréable à entendre. 

    . Un autre jour je reviendrai sur d'autres aspects : le côté bobo, la déconnexion avec certaines réalités sociales notamment, etc etc. 

    Vous l'avez compris : la CNV et ses pratiquants m'ont fait énormément de mal, alors que j'y avais trouvé une première connexion à l'empathie, et qu'ensuite j'ai pris dans la gueule régulièrement à quel point en fait la majorité d'entre eux n'en font pas grand chose, et se noient dans un tas de trucs pourris, que le temps de s'en rendre compte, de s'en réveiller et de s'en dépêtrer, on est encore plus mal qu'on ne l'était avant alors que déjà j'étais pas en bonne forme du tout. Alors j'ai récupéré mon trésor, cet amour si simple de soi, qui laisse exister ce que l'on est, chose qui pour moi était si précieux, si fondateur, si doux et si soulageant, une force énorme pour ouvrir des portes de liberté totale intérieure, et juste être soi, chemin qui a un début, mais jamais de fin et m'apporte découverte sur découverte, cette reconnaissance de ce qui se passe en soi, les émotions, les besoins psychiques  profonds, l'écoute qui apporte les réponses parce que dans notre sincérité intérieure, en faisant le meilleur de nous, nous apprenons à être à trouver notre place, doucement, et même dans un monde de me.de et sans perdre espoir. 

    Donc j'ai récupéré le trésor, et je les ai laissés avec leurs filets coupants enchevêtrés d'obligations et de décrets sur "de quoi est constituée en fait cette réalité qu'on nous dit d'accueillir comme ça" ? hein ? c'est quoi la liste des besoins d'abord !! parce que quand même si j'ai pas la liste prédéfinie, je vais rien comprendre moi là-bas dedans." 

    Définir la liste des besoins qui sont en moi ? Allez vous faire foutre. Profond. Et quand vous en aurez marre d'être malheureux parce que desfois ce que vous ressentez, ce que dit votre être, ne rentre pas dans les cases qu'il a dit le monsieur........... eh ben, vous vous en irez, si vous osez vous écouter plutôt qu'écouter ce qu'il dit le monsieur. Ou pas, si vous voulez rester au chaud dans le cocon qui protège de tout puisqu'on redéfinit le monde dans sa tête. 

     


  • Ouf

    L'escargot hier a beaucoup écrit. Fatigué. Un peu soulagé. Bleu ciel. 

    Aujourd'hui, il fait soleil un peu voilé et froid. 

    Les vacances laissent du temps pour écrire. L'écriture agite un peu. 

    Faut laisser poser, un peu. 

    Ecargot-calme sur son radeau, la mer clapote, au soleil. 

    Uf. 


  • Là normalement ça se voit que c'est péjoratif, non ? 

    Madame Pouffiasse.... était une sacrée con.asse. 

    C'est la dernière, celle que j'ai envoyée chier en même temps que tous les thérapeutes. Madame Pouffiasse était "art-thérapeute". (entendre aôoooort-tchérapeuuuuuuuute). Bouche en cul de poule. 

    "Jungienne". Enfin soi disant. C'était de la thérapie de salon. La souffrance, connaissait pas. Ca rentrait pas dans les cases de madame. 

    Pourtant le cabinet était chouette, elle était artiste par ailleurs, et franchement ça se voyait, si bien qu'elle aurait sans doute mieux fait de faire juste de l'art, parce que pour ça, elle avait l'air vraiment douée. Pour écouter les gens par contre, et pour les respecter, hum, au secours. 

    Cette con.e n'avait juste pas compris qu'il y a des gens toxiques dans le monde, et il se trouve que certains ont des enfants ! Parce que, comme nous vivons dans un monde très juste et humain et plein de bon sens, on emmerde les gens qui veulent adopter à leur faire passer douze mille questionnaires pour prouver qu'ils sont des gens bien, on moralise sur les homos et leur droit ou pas d'élever des mômes parce que quand même chère madame il faut un père et une mère, un avec des burnes et l'autre avec un vagin, parce que sinon c'est bien connu on ne peut pas réfléchir en vrais parents !!!!, mais à côté de ça, n'importe quel connard a envie et la capacité physiologique de faire un gosse, ben.... il le fait et ensuite, il le démolit. 

    La liberté c'est  bien hein. C'est un droit fondamental. Je vais pas cracher dessus non plus, sinon je serais pas là. Juste je veux dire que parent de fait parce que biologiquement on peut ne signifie pas "capable d'être parent". 

    Et donc certains d'entre nous se retrouvent fracassés, à atterrir chez tel ou tel thérapeute, pour essayer de réparer les dégâts et juste de pouvoir vivre, normalement, simplement. 

    Et alors là..... bon. Elle avait la stupidité des intellos qui prennent l'air inspiré pour parler de trucs vachement profonds. Sauf que ces "trucs" me concernaient cette fois-là et qu'elle les déchiquetait menu à chaque phrase ou presque. 

    Au début non, elle semblait sympa, et la technique était intéressante. J'aime bien gribouiller. 

    C'est devenu vite mental, et j'aurais "dû" (facile à dire après, et vu mon état à ce moment-là) me barrer tout de suite, parce que trop mental, trop de décorticage, pas de sentiment, pas d'émotion, de la branlette symbolyco-mes-fesses, que Jung, j'en suis absolumeent certaine, aurait reniée. On peut pas non plus tout le temps se réclamer des gens fondateurs, juste parce qu'on applique trois trucs. 

    Elle ne comprenait rien, pour la deuxième fois de ma vie (la première j'avais fui beaucoup plus tôt parce que le mec était pas sympa, ça aidait à se tirer rapidement) j'ai eu ce sentiment très clair, sans orgueil, juste une évidence intérieure, que j'en savais plus qu'elle sur la guérison et qu'elle avait rien à m'apporter sur le plan du "savoir". En revanche l'art-thérapie me plaisait dans l'approche, et je pensais que ça serait possible. J'avais aussi gravement besoin d'écoute et de me poser dans un lieu paisible, avec mes ressentis, et une aide bienveillante. 

    Mais c'était une con.asse et donc ça a pas tardé à venir. Les jugements ont été vraiment très cons, mais ils ont fait des dégâts au passage. J'ai eu droit au fameux "vous savez les parents font de leur mieux". Celui-là un jour je vais en parler, en fait je vais le déchiqueter ce truc débilissime et débilisant. Je lui ai répondu, ensuite, par mail, (sur le coup, trop dur. En plus en face à face, risque de s'en prendre un autre dans la tronche parce que ces petites bêtes prétentieuses, ça se défend quand on se laisse pas enfermer dans leurs idées sur une vie qu'ils n'ont pas vécue), que c'était une phrase bateau et généraliste et qu'elle n'en savais strictement rien. 

    J'ai eu droit aussi à un truc encore plus dégueulasse : madame trouvait qu'on ne peut pas "jeter l'opprobre" sur les gens. (ma mère en l'occurrence). Cruchasse endimanchée qui joue au thérapeute, sans avoir compris que certains parents sont juste dangereux et que là on 'est pas dans la cour théorique de "arrêter d'idéaliser son papa et sa maman parce que ce sont des humains avec leurs erreurs, leurs limites et gnagnagna" (entendre un ton d'école primaire bêtifiant). 

    C'était grave. 

    Je passe les autres, j'ai surtout pas envie de les retranscrire par écrit, et de les "refaire exister" de cette manière. 

    Elle était conne comme j'ai jamais vu ça, et je n'avais vraiment pas besoin de ça à ce moment-là. 

    J'aurais dû me barrer dès la première sonnette d'alarme. Finalement je l'ai envoyée bouler avec tous les autres. 

    Elle ne m'a fait découvrir qu'un truc, pas d'elle évidemment. Elle m'a prêté un bouquin de Cyrulnik qui m'a vraiment aidée. 

    Tant mieux pour moi, au moins je suis pas sortie de là seulement avec juste une grosse déchirure supplémentaire et mes yeux pour pleurer. 

    Bon, en vrai elle était pas aussi caricaturale dans le côté bobo-pétasse, elle parlait à peu près normalement, elle avait juste le look, et l'allule générale. Par contre pour la connerie, c'était aussi caricatural. A ne pas en croire ses oreilles. 

    Celle-là m'a fait vraiment du mal. 

    Le pire c'est que quelqu'un qui ne connait pas les thérapeutes, qui n'a jamais trop "bossé sur lui", en tombant en premier abord chez quelqu'un comme ça pourrait croire absolument n'importe quoi sur ce qu'est une thérapie, et avoir des repères faussés pendant un paquet de temps. 

    Au final, sur la technique elle-même je n'ai même pas d'avis du coup. Mais je ré-essayerai pas. De toute façon je ré-essayerai pas grand chose avec des thérapeutes. Je n'ai pas compris si sa façon de faire était "normale" en art-thérapie ou si là aussi elle était à côté de la plaque. 

    Moi je me soigne avec la création entre autres. C'est mon art-thérapie. Mais je fais pas du tout comme elle faisait, je décortique pas mentalement mes dessins pour psycho-analyser je ne sais quoi. Evidemment. Vu que je me soigne, et que j'ai pas de temps à perdre avec des conneries pareilles. 

    Voilà pour madame Pouffiasse. 

     


  • Je ne commence pas par la pire. 

    Loin s'en faut. 

    Madame Truc (c'est pas péjoratif, faut bien que je les dénomme, et je vais pas donner son vrai nom ça se fait pas. Quand je donnerai des noms péjoratifs, ça se verra beaucoup plus je pense) faisait de la thérapie manuelle. En gros, elle faisait des trucs avec "l'énergie", en touchant le corps, sobrement hein. Ce n'était ni du massage, ni de la manipulation type osteopathie. Elle mettait ses mains sur mes pieds, ou mon ventre, ou autre. Je ne me rappelle plus trop c'était il y a longtemps. 

    Elle était gentille globalement dans son attitude, dans le sens où elle m'attaquait pas, me dévalorisait pas, me faisait pas la leçon, elle faisait son truc, Madame Truc. :)

    Une chose m'avait marquée, si bien que plus de 15 après je m'en rappelle encore. Un jour je lui parlais de mon père, c'était hard, il est pas du tout facile mon père et il devenait alcoolique en plus, ça le rendait pas très malin. J'en souffrais. Je racontais ça comme je pouvais, j'étais assez en colère. Contrairement à ce à quoi je m'attendais, et à ce que tout le monde répondait tout le temps...., elle ne m'a pas contredite, elle ne m'a pas dit "mais ceci et cela, il faut ci et ça etc...". Elle n'a pas cherché à nuancer, relativiser, rationaliser, expliquer, gnagnatiser, et j'en passe. Elle m'a dit un truc du style "eh ben laissez-le tomber alors !". Ce n'était pas sur un ton agacé comme on pourrait l'imaginer quand quelqu'un en a marre et vous balance un truc comme ça, c'était une exclamation affirmée, un ton de "bon ben si ça ne va pas, alors envoyez-le chier hein, vous en avez le droit". 

    Je n'ai rien dit, mais ça m'a prise de cours, et ça m'a donné une autorisation qui m'a aussi faite réfléchir. A l'époque je  ne mesurais pas du tout ce que j'avais vécu, et je n'avais pas du tout envie d'envoyer chier mon père. C'est la première chose que je me suis dite quand elle m'a répondu ça. Ca a suscité une réaction en moi, et un ressenti clair, tel qu'il était à l'époque. 

    Qu'elle l'ait  fait ou non volontairement, peu importe en fait. Ca sonnait sincère cette exclamation qui allait dans le sens, et qui prenait la situation que je racontais comme elle était, sans essayer de la tordre ou de me faire changer d'avis, ou autre. 

    Je l'ai vue quelques fois, je ne me rappelle plus trop. Est-ce que son truc d'énergie ça faisait quelque chose ? je ne sais pas. Je pense pas qu'en quelques séances, ou même des dizaines de séances, de thérapie manuelle, on libère des émotions, des manques, comme j'en avais, et on peut mettre une personne sur le chemin de la reconstruction. On peut au moins ne pas lui faire de mal, et lui faire le bien qu'on peut si ça marche vraiment. Je ne sais pas si ça marche vraiment, j'ai pas d'avis, je ne suis ni sceptique particulièrement, ni crédule. J'ai rejeté beaucoup de croyances à la con après avoir vérifié que c'était à la con, ou bien après simplement avoir écouté mon bon sens et mon avis. J'ai peut-être pas raison dans tous mes choix, mais globalement je me sens assez tranquille avec ce que j'ai gardé ou jeté. 

    Quoi qu'il en soit, sur "l'énergie" et les thérapies comme ça je n'ai pas d'avis. Je pense qu'il y a beaucoup de charlatans là-dedans. Ca c'est une certitude pour moi, vu les gens que j'ai rencontrés dans mes années à fréquenter ces milieux. Mais charlatans ne veut pas dire que la technique elle-même ne fait rien. Y'a aussi des médecins charlatans. Ca empêche pas la médecine de soigner, ce qu'elle soigne tout du moins. 

    Bon bref. (pardon, l'escargot parle beaucoup, parfois). 

    J'ai fait aussi le choix de rester dans une ouverture quand je ne sais pas, que je ne "sens" pas si quelque chose est vrai ou pas, quand ça me paraît pas impossible mais que j'ai aucune preuve dans un sens ou l'autre. Et surtout je ne ferme aucune porte uniquement parce que la science d'aujourd'hui n'a pas démontré quelque chose. Donc pourquoi pas. Ca me paraît pas débile comme thérapie, il y a des choses plus irréalistes que ça, clairement. 

    Enfin, pour ce qui me concerne, ça a au mieux fait du bien comme ça pouvait à l'époque, au pire... ça n'a rien fait et Mamade Truc m'a juste fait passer quelques moments de détente et aidée à comprendre et ressentir quelques trucs. C'est loin devant bon nombre d'autre de ses con-frères-et-soeurs. 

    Donc plutôt merci Madame truc, ambiance plutôt bienveillante et sobre.