• Aux chiottes la CNV

    J'ai mis longtemps avant d'écrire cet article. Très longtemps. La CNV paraissait tellement le graal. La foutre aux chiottes ? avec ce que "ça" m'avait apporté pour me sauver la vie ? 

    Sauf que ce n'est pas la CNV qui m'a sauvé la vie. C'est l'empathie. 

    Et non seulement la CNV n'a ni le monopole de l'empathie, ni celui de la bienveillance, mais en plus les gens qui la pratiquent s'écartent bien souvent de l'empathie réelle, simple et sincère. 

    A force de tout codifier, on en perd le sens, l'essence et le fondement. 

    A force de se forcer et se contrôler, on n'a plus d'empathie réelle pour personne, on anonne ce truc soi disant fabuleux et parfait qui enferme les relations, les interactions, les échanges, dans un faux dialogue pas naturel ni authentique du tout. 

    On refuse à l'autre le droit d'être authentique et de ne pas entrer dans le moule et les cases. 

    Et dans le cas le plus pourri, on lui fait penser quand il se rebelle que c'est lui qui est moins évolué, et qui a moins de conscience de la vie et des relations. 

    La CNV et ses pratiquants savent très bien marcher sur les autres quand ça leur va, se réclamant d'un principe de non-violence qui selon comment il est compris et appliqué véhicule une énorme violence en réalité. 

    . Le fondement de l'empathie est l'accueil de ce qui est. 

    En ce sens, l'empathie (en soi, je ne parle même pas des autres là, restons simple et arrêtons de vouloir sauver tout le monde et faire les petits sainst sur terre), est une force soutenante de ce que nous sommes, assez incomparable. Etre, laisser être ce qui est. 

    Seulement le premier écueil de ça, c'est quand on se force à accueillir ce qui est c'est à dire en l'érigeant en principe et en loi. 

    Inversement, le deuxième écueil de ça, c'est quand on se dit "ah ok bon ben y'a rien à forcer, rien à foutre alors, tout ce que je suis et je fais est parfait parce que mon principe premier, c'est d'accueillir comme c'est". 

    C'est du grand n'importe quoi. Les deux. 

    Quand il y a un jugement sous-jacent, l'empathie ne peut pas fonctionner. On peut pas se forcer. 

    Et ce qui est c'est le jugement. 

    On peut décoder le jugement, doucement et sans forcer. 

    Mais pour ça il faut déjà le reconnaître. En reconnaître l'existence. 

    Et quand on fait tout ça on n'est pas dans un processus d'expression naturelle, on ne peut ni communiquer (à moins de pouvoir partager ce décodage du jugement), ni être clair avec soi. 

    La CNV, ou ses pratiquants, passent leur temps à dire "c'est pas grave. C'est ok que tu sois comme ça". Mais putain qu'est-ce que c'est gonflant cette espère de tolérance fabriquée en permanence. Parce que le problème c'est que si on était sûr que c'est sincère, le fondement de ça est chouette, "accueillir ce qui est". Mais il y a trop de biais et de distorsions dans leur processus et la manière dont des gens mettent ça en oeuvre en croyant en plus avoir la science infuse après trois stages de CNV. 

    Putain qu'est-ce que c'est gonflant. 

    . La phase "ouais c'est génial ce truc je vais le faire faire à tout le monde", on peut la traverser pour n'importe quoi, je me souviens d'un bouquin de Jung qui racontait que tous ses patients passaient à un moment par cette phase de vouloir amener tout le monde en psychanalyse, parce que cette euphorie de ce que ça nous apporte se projette dans tout : on a trouvé le graal, on veut que tout le monde y goûte, enfin bref, on devient un gros chiant qui essaye de rallier tout le monde à sa crèmerie. 

    Seulement normalement ça PASSE. Parce qu'on s'en rend compte, et parce que si ça part d'un bon sentiment de partage réel, quand on se rend compte que ça bloque tout, que les gens en ont marre ou qu'ils commencent à dire "ouais bon ça va, je fais ce que je veux aussi", alors on se réveille et on se dit que ce qui compte surtout c'est quand même l'autre, et ses besoins, son chemin, sa liberté, et que ben ouais..... il n'y a peut-être pas dans tout l'univers que "ce truc merveilleux qu'on fait et qui nous apporte tellement". 

    Cela dit sans cynisme envers soi. Mais je pense que beaucoup de gens sincères ont passé des phases comme ça, et se reconnaîtront très bien dans ce que je dis là, chacun avec sa tonalité propre bien entendu. 

    La CNV pose un gros problème de ce point de vue, parce qu'elle véhicule elle-même le fait qu'il faudrait convertir tout le monde. Donc elle entretient ce penchant classique à vouloir partager tout tout le temps avec tout le monde parce que c'est génial ce qu'on a découvert. 

    Et elle justifie cela par des choses qu'il est difficile dans un premier abord de critiquer ou remettre en cause, parce que ça renvoie à des choses qui sont "incriticables" a priori, des besoins déjà, qui sont érigés en justificateurs de tout chez certaines personnes qui pratiquent la CNV, et des besoins qui ont une connotation "positive" de plus. Positif veut pas dire grand chose, je sais, et je suis la première à dégueuler ces notions de "positif et négatif", d'où les guillemets et le fait que le mot qualifie la connotation (donc un truc faux, de toute façon). 

    "Partage", "aide", "contribution", etc.... mais comment jeter la pierre à des gens comme ça ? à tous ces gentils bisounours qui veulent sauver la planète avec leurs bonnes intentions et qui vous proposent une méthode reine pour ça ? Enfin bon sang, êtes-vous des monstres ou quoi ? 

    On peut vraiment être pris en tenaille face à ça. Si on a un penchant assez "altruiste" de base, je détaille pas des tonnes pour pas alourdir mais j'espère que ça ne choquera personne cette expression et ça veut pas dire que les autres sont des méchants égoïstes. On est un peu bisounours à sa façon aussi quoi. On veut changer le monde, sauver les gens, aider, etc. C'est pas péjoratif comme je le dis même si c'est un peu caricatural. Je suis comme ça donc je sais aussi un peu de quoi je parle. Alors face à la CNV on peut dans un premier temps avoir une grande appétence pour cette idée, cette méthode, cette panacée universelle qui semble résoudre comme par miracle tous les conflits intérieurs (pour les conflits extérieurs, c'est une autre affaire, j'en reparlerai je ne sais pas quand, dans cet article ou un autre). L'empathie, que véhicule la CNV entre autres, quand elle est bien appliquée, est un processus extraordinaire, comme je disais plus haut. Je reparlerai sûrement de ça à d'autres moments, donc je vais rester pour le moment concentrée sur la CNV, qui n'est pas l'empathie, même si certains de ses partisans aiment à croire et à dire qu'ils sont les seuls à faire de l'empathie et qu'ils sont plus conscients que tout le monde autour. 

    Mais au-delà de cette grande aide qu'est l'empathie, et l'auto-empathie, ensuite les problèmes commencent quand on met un pied de plus dans le dogme de la CNV. 

    Il s'agit bien d'un dogme : "Un dogme est une affirmation considérée comme fondamentale, incontestable et intangible formulée par une autorité politique, philosophique ou religieuse."

    On est ici dans le cas d'une "autorité philosophique", enfin des trois c'est la seule qui s'en rapproche. Même si, (les oui-oui qui me liront peut-être là vont s'en donner à coeur joie de se dire que c'est mon méchant CHACAL qui parle là ; ou même encore pire, que il est pas méchant pon chacal, c'est OK que je sois en colère !!! ..... Mon Dieu, préserve-nous de cette me.de pontifiante et hypocrite je t'en supplie), certains pratiquent la CNV comme une religion. 

    Laisser aux autres le droit de penser différemment, et de penser tout court, est une base fondamentale du respect du libre-arbitre, et de la personne humaine. Ca fait partie des droits fondamentaux que l'on inscrit dans des constitutions, des manifestes, des déclarations de l'homme et du citoyen : le droit à disposer de soi-même, à rechercher le bonheur, à penser librement et s'exprimer. 

    Donc quand la CNV explique, que pour changer le monde en un monde plus juste, il faudrait qu'il y ait une "masse critique" de gens qui pratiquent la CNV, ............ ça ressemble énormément à de l'évangélisation sans se questionner sur le fait que son dogme soit ou non bon pour tout le monde. C'est bon pour soi = c'est bon pour les autres, c'est bon pour le monde. 

    Waw. Dictatorial, pour le moins. 

    J'aime ma liberté de penser, j'aime ma liberté d'agir, j'aime ma liberté de dire fuck ou de ne pas dire fuck, de le dire gentiment ou pas gentiment, de respecter mes propres valeurs, mes propres principes, de réfléchir par moi-même, faire confiance à mon bon coeur ou mes tripes, mes valeurs d'être humain, écouter ce qui me fait vibrer et avoir un champ d'investigation ouvert pour ma vie entière sans que l'on m'ait enfermé et bouché le monde à des perspectives prémâchées pour moi selon des codes écrits par un mec qui avait besoin de paix et d'empathie sur terre. 

    Moi aussi j'ai besoin de paix et d'empathie sur terre, et dans ma vie. 

    J'ai pas pour autant écrit une méthode miracle que les autres devraient suivre. 

    . L'empathie et la conscience des besoins n'appartient pas à Marshall Rosenberg. Lui le savait. Ses partisans pour certains j'en suis moins sûre.

    "Marshall a dit que blablabbla". C'est comme ça qu'il faut faire parce que "Marshall a dit".

    Et si Marshall avait dit qu'il fallait se scarifier les poignets, ou se jeter sous un pont pour être heureux, ils l'auraient sans doute fait aussi, non ?

    L'empathie est quelque chose de tellement puissant dans la paix qu'elle apporte que l'expérimenter au travers d'une méthode codifiée crée une illusion d'une part d'avoir le droit d'aller proposer voire imposer ça à l'autre ; d'autre part que la méthode (la CNV) et l'empathie elle-même sont la même chose. 

    L'empathie n'est pas CNV. 

    C'est beaucoup plus riche et simple que ça. 

    Je vais pas épiloguer là-dessus justement parce que je ne vais sûrement pas commencer à essayer de décortiquer ce qu'est l'empathie à l'instar des bisounours obsessionnels qui sont tellement centrés sur leur "processus empathique" qu'en fait la personne réelle disparaît et seul le processus compte. 

    Pour faire du bien à quelqu'un avec de l'empathie, il faut que ça soit sincère. Et quand on est sincère, ça peut faire du bien même avec des mots tout simples et pas estampillés Marshall Rosenberg. 

    Pour faire du bien à quelqu'un avec de l'empathie, il faut écouter vraiment, au lieu de passer son temps à décortiquer ce qu'il dit selon la grille CNV de sentiments besoins gnagnagna, en plus en y ajoutant ses propres projections que l'on prend pour une compréhension profonde grâce au lien empathique. Quel lien ? quand on est enfermé dans sa tête à traduire au lieu d'écouter ce que dit quelqu'un ? où est le lien ? l'autre  n'existe même plus ! il pourrait être un robot qui parle en continu ça serait pareil. 

    J'ai vu des gens dans la CNV se saisir littéralement des mots prononcés dans un échange spontané pour sans cesse répondre" ah ouais, t'as BESOIN de CA (= le mot prononcé). 

    Putain que c'est chiant, improductif, intrusif et con. 

    Allons-y. 

    Chiant : récurrent, pénible, lourdingue, systématique, sans fantaisie, prévisible, sans nouveauté, sans ce petit grain de fantaisie et d'ouverture dans l'échange qui fait qu'on s'enrichit et se nourrit d'échanger avec l'autre, ping pong verbal, avec du verbal et du nonverbal, sentiments qui circulent, affection, complicité, et diversses richesses de lien ... selon le lien qui rapprocheles deux personnes. 

    Improductif et con : ça ne sert à rien et ça se base sur une idée fausse qui est une méconnaissance de... je sais pas comment le nommer, la "comlexité" humaine, même si j'aime pas ce terme qui fait un peu "torturé" je trouve selon comment on le comprend. Pourtant c'est bien l'idée proche de ce que je veux dire. Pour avoir beaucoup, beaucoup, pratiqué d'auto-empathie, j'ai pu vérifier maintes fois qu'entre la forme, l'expression de ce qu'on dit, et les besoins profonds dessous, qu'on ressent clairement quand on les contacte parce que ça fait une sensation de "chaleur", de récupération de quelque chose, en soi, il peut y avoir d'une part de grosses différences, d'autre part des faux-amis. 

    Je vous en donne un exemple, tout concret tout chaud il est sinon réel du moins très réaliste : Il se trouve que j'exècre le bruit, et que je suis très perturbée par les bruits d'avion  notamment, que j'entends beaucoup plus que la plupart des gens (peu importe le pourquoi ici à ce stade c'est pas le sujet). Je pourrais tout à faire dire à quelqu'un "putain j'en peux plus de ces avions merdiques qui passent en permanence, j'en ai ras le bol je ne suis jamais en sécurité de savoir qu'ils peuvent passer tout le temps et que je peux rien y faire". (en gros hein, sans doute de manière plus spontanée). Madame CNV, une de celles que j'ai approchées, aurait réagi tac au tac "ah OUAIS, t'as besoin de SECURITE". Ouais.... et tellement persuadée d'avoir bien décodé. 

    Dans la vraie vie, quand j'exprime cette phrase, ce que je sens quand je me "connecte" intérieurement, (désolée je sais ça fait un peu jargon), quand je me branche quoi, que j'écoute mon ventre etque je m'écoute avec un calin intérieur, c'est que j'ai besoin de silence et de calme, profondément. Voilà de quoi j'ai besoin. 

    Alors elle avec ses déductions débiles permanentes, elle n'entend rien de ce que je dis vraiment parce qu'elle parle tout le temps, et elle "fait de la CNV" tout le temps. 

    Cette personne était caricaturale. Certes. Mais malheureusement elle n'est pas la seule, et de manières moins outrées mais tout aussi improductives j'ai vu le même genre de trucs chez d'autres. 

    On doit vérifier qu'on a compris les besoins de l'autre, et aussi savoir pourquoi on fait ça à tout bout de champ ! Il est où le lien spontané, simple, intelligent entre deux êtres, quand on fait ce schmbalambala permanent de "décoder", gnagnagnagnagna. 

    Je pense, et ça n'engage que moi, mais je l'ai un peu vérifié aussi pour moi quand j'ai eu ma période "CNVtisation" (sauf que moi j'ai jamais été si loin parce que j'avais juste pas l'énergie pour ça et je déteste trop les trucs systématiques sans remise en question), je pense donc que les gens qui font ça sont en fait eux en manque d'empathie, ils ont besoin d'empathie et comme ils n'en trouvent pas ou qu'ils ne s'en donnent pas, ben ils "font de l'empathie" tout le temps, avec les autres, ça leur donne peut-être la sensation de rester connecté à ce truc hyper nourrissant et apaisant. Mais du coup ils ne tolèrent pas la moindre contradiction, ils n'entendent pas les objections en face, et au final, l'autre n'existe pas tant que ça, parce que c'est pas lui qu'on écoute, c'est pas lui l'important, l'important c'est l'Empathie. Celle dont on a besoin en fait. Et qu'on ne se donne pas. 

    C'est une analyse peut-être gratuite, en tout cas qui n'est sûrement pas applicable à tous les gens qui anonnent de la CNV sans discernement. Mais je suis à peu près certaine qu'elle fonctionne dans un certain nombre de cas. 

    Cette digression mise à part sur mon expérience personnelle plus rapprochée des partisans CNV, je reviens à mes moutons "improductif et con". Donc c'est improductif parce que ça n'apporte rien à l'autre, vu qu'on est à côté de la plaque. Voire même ça plombe, etc etc.... et ça peut aussi appuyer sur des blessures, mais si en plus on est dans le cas de quelqu'un qui est persuadé de détenir le graal et d'avoir raison, je vous dis pas le massacre (ouais ça sent le vécu). 

    Pour finir, intrusif : parce que, de quel cul sort cette certitude universelle que tout le monde a envie que tous ses besoins soient 1. connus dès qu'il ouvre la bouche ; 2. mis sur la place publique sans consentement, et sans que ça soit lui qui le fasse parce que ça lui appartient. ?

    Hein ? de quel cul ? 

    Voilà. Pour terminer, un dernier point auquel j'ai pensé au début de l'article et que je ne veux pas oublier : 

    . La CNV hégémonique, que j'évoquais plus haut. Il y a un problème d'auto-référence. Je ne sais pas comment le formuler autrement. La CNV justifie sa certitude qu'elle doit se répandre partout... par des besoins qu'elle instaure et définit en fondements absolus et rois. Je ne dis pas que les besoins ne sont pas importants. Certainement pas. Je ne risque surtout pas de dire ça, si vous avez lu mon parcours, vous n'en aurez aucun doute, ni aucun doute sur ce que j'ai dit plus haut : que l'empathie elle-même, écouter et reconnaître, laisser être la réalité de ce qu'on vit intérieurement, est quelque chose qui n'a pas de prix pour moi, dans mon chemin vis à vis de moi-même et comme une des manifestations du respect profond qu'on peut avoir pour quelqu'un. (qu'on peut, et pas "qu'on est obligé"). 

    je pense très possible que Marshall Rosenberg, que j'espère ne pas trop idéaliser de ce fait, saisissait relativement bien les subtilités de sa propre pratique et le fait que la CNV n'était pas une fin en soi notamment. Que l'empathie était au-delà de ça, et que les besoins n'étaient pas des donneurs d'ordre incontestables. 

    Enfin j'espère. Parce que sinon, p.tain, ils avaient une drôle de gourou quand même, et on est mal barré si ça se répand encore. 

    Seulement on peut pas dissocier éternellement et totalement une méthode de la manière dont elle est appliquée et véhiculée notamment par le plus grand nombre de ses pratiquants. 

    Quand y'en a plusieurs d'affilée qui se justifient d'un positionnement sans réflexion prenant en compte la différence et l'autre, par leur propre méthode elle-même, ben.... moi ça me fait un peu peur. Surtout quand y'en a dans le lot qui ont une certaine aura, qui remportent une certaine adhésion, qui font du bien, notamment parce que l'empathie fait beaucoup de bien, surtout quand on en a gravement manqué. 

    Avoir besoin de partage et de contribuer n'est pas une raison suffisante pour affirmer que tout le monde devrait faire la même chose que sa méthode. On ne parle que de soi quand on fait ce raccourci. Et dans le monde il n'y a pas que soi. (oui je sais c'est désagréable dit comme ça, parce qu'on va me dire "mais c'est bêtifiant je le sais !!!!". Peu importe. Je me suis trop faite marcher dessus par des bisounours prétentieux et auto-justifiés pour avoir envie d'être délicate avec la grande famille des bisounours.) 

    En principe c'est la base de "partager et contribuer" justement. 

    Je ne suis pas une machine à satisfaire les besoins des gens qui font de la CNV et qui ont besoin de se sentir utiles et d'avoir l'impression qu'ils sauvent le monde. En ce sens je refuse profondément et catégoriquement que l'on affirme quelque chose qui m'inclut puisque ça parle carrément du monde entier au nom des besoins individuels de ces gens-là. 

    J'existe et j'ai droit au respect. Si ces espèces de crétins à plumes pailletées qui se croient supérieurs aux autres n'ont pas encore compris que la diversité est richesse et que l'empathie est d'abord une invitation à se comprendre soi et un chemin permettant de s'occuper de soi, eh bien la CNV, comme un tas d'autres méthodes avant elle et après elle, est assise sur un trésor dont elle n'exploite rien mais dont elle vante les mérites à chaque fois qu'elle ouvre la bouche. 

    . Je doute fort qu'un seul pratiquant de CNV soit arrivé au bout de cet article. Ou bien en survolant, ou bien en cherchant la rubrique commentaires pour m'en mettre plein la gueule de façon CNV. 

    Mais si c'est le cas, soyez bien tranquille, je suis pas dingue et j'ai assez donné, les commentaires sont fermés pour cet article, et j'assume totalement le fait que oui je vous en ai mis plein la tronche, et non je ne vous laisserai pas de droit de réponse en tout cas ici, chez moi. 

    Je lance un défi : si un seul partisan de la CNV est assez honnête et concerné pour essayer de comprendre ce dont je parle, non pas pour l'hégémonie de la CNV, mais parce que lui aussi il n'aime pas qu'on l'enferme et qu'on l'empêche de respirer et de s'exprimer, et parce qu'il est capable d'avoir la CNV comme un outil tout en en voyant les travers possibles et surtout ce qu'il ne faut pas en faire, il peut toujours me contacter par le formulaire. M'enfin j'en doute, puisque de toute façon la CNV ne répond pas, elle ne discute pas pour de vrai, elle décortique ce que dit l'autre pour l'apaiser et le calmer de force avec de l'"empathie" (vraie ou fausse), pour qu'il arrête de parler fort parce que c'est désagréable à entendre. 

    . Un autre jour je reviendrai sur d'autres aspects : le côté bobo, la déconnexion avec certaines réalités sociales notamment, etc etc. 

    Vous l'avez compris : la CNV et ses pratiquants m'ont fait énormément de mal, alors que j'y avais trouvé une première connexion à l'empathie, et qu'ensuite j'ai pris dans la gueule régulièrement à quel point en fait la majorité d'entre eux n'en font pas grand chose, et se noient dans un tas de trucs pourris, que le temps de s'en rendre compte, de s'en réveiller et de s'en dépêtrer, on est encore plus mal qu'on ne l'était avant alors que déjà j'étais pas en bonne forme du tout. Alors j'ai récupéré mon trésor, cet amour si simple de soi, qui laisse exister ce que l'on est, chose qui pour moi était si précieux, si fondateur, si doux et si soulageant, une force énorme pour ouvrir des portes de liberté totale intérieure, et juste être soi, chemin qui a un début, mais jamais de fin et m'apporte découverte sur découverte, cette reconnaissance de ce qui se passe en soi, les émotions, les besoins psychiques  profonds, l'écoute qui apporte les réponses parce que dans notre sincérité intérieure, en faisant le meilleur de nous, nous apprenons à être à trouver notre place, doucement, et même dans un monde de me.de et sans perdre espoir. 

    Donc j'ai récupéré le trésor, et je les ai laissés avec leurs filets coupants enchevêtrés d'obligations et de décrets sur "de quoi est constituée en fait cette réalité qu'on nous dit d'accueillir comme ça" ? hein ? c'est quoi la liste des besoins d'abord !! parce que quand même si j'ai pas la liste prédéfinie, je vais rien comprendre moi là-bas dedans." 

    Définir la liste des besoins qui sont en moi ? Allez vous faire foutre. Profond. Et quand vous en aurez marre d'être malheureux parce que desfois ce que vous ressentez, ce que dit votre être, ne rentre pas dans les cases qu'il a dit le monsieur........... eh ben, vous vous en irez, si vous osez vous écouter plutôt qu'écouter ce qu'il dit le monsieur. Ou pas, si vous voulez rester au chaud dans le cocon qui protège de tout puisqu'on redéfinit le monde dans sa tête.