• Madame Pouffiasse

    Là normalement ça se voit que c'est péjoratif, non ? 

    Madame Pouffiasse.... était une sacrée con.asse. 

    C'est la dernière, celle que j'ai envoyée chier en même temps que tous les thérapeutes. Madame Pouffiasse était "art-thérapeute". (entendre aôoooort-tchérapeuuuuuuuute). Bouche en cul de poule. 

    "Jungienne". Enfin soi disant. C'était de la thérapie de salon. La souffrance, connaissait pas. Ca rentrait pas dans les cases de madame. 

    Pourtant le cabinet était chouette, elle était artiste par ailleurs, et franchement ça se voyait, si bien qu'elle aurait sans doute mieux fait de faire juste de l'art, parce que pour ça, elle avait l'air vraiment douée. Pour écouter les gens par contre, et pour les respecter, hum, au secours. 

    Cette con.e n'avait juste pas compris qu'il y a des gens toxiques dans le monde, et il se trouve que certains ont des enfants ! Parce que, comme nous vivons dans un monde très juste et humain et plein de bon sens, on emmerde les gens qui veulent adopter à leur faire passer douze mille questionnaires pour prouver qu'ils sont des gens bien, on moralise sur les homos et leur droit ou pas d'élever des mômes parce que quand même chère madame il faut un père et une mère, un avec des burnes et l'autre avec un vagin, parce que sinon c'est bien connu on ne peut pas réfléchir en vrais parents !!!!, mais à côté de ça, n'importe quel connard a envie et la capacité physiologique de faire un gosse, ben.... il le fait et ensuite, il le démolit. 

    La liberté c'est  bien hein. C'est un droit fondamental. Je vais pas cracher dessus non plus, sinon je serais pas là. Juste je veux dire que parent de fait parce que biologiquement on peut ne signifie pas "capable d'être parent". 

    Et donc certains d'entre nous se retrouvent fracassés, à atterrir chez tel ou tel thérapeute, pour essayer de réparer les dégâts et juste de pouvoir vivre, normalement, simplement. 

    Et alors là..... bon. Elle avait la stupidité des intellos qui prennent l'air inspiré pour parler de trucs vachement profonds. Sauf que ces "trucs" me concernaient cette fois-là et qu'elle les déchiquetait menu à chaque phrase ou presque. 

    Au début non, elle semblait sympa, et la technique était intéressante. J'aime bien gribouiller. 

    C'est devenu vite mental, et j'aurais "dû" (facile à dire après, et vu mon état à ce moment-là) me barrer tout de suite, parce que trop mental, trop de décorticage, pas de sentiment, pas d'émotion, de la branlette symbolyco-mes-fesses, que Jung, j'en suis absolumeent certaine, aurait reniée. On peut pas non plus tout le temps se réclamer des gens fondateurs, juste parce qu'on applique trois trucs. 

    Elle ne comprenait rien, pour la deuxième fois de ma vie (la première j'avais fui beaucoup plus tôt parce que le mec était pas sympa, ça aidait à se tirer rapidement) j'ai eu ce sentiment très clair, sans orgueil, juste une évidence intérieure, que j'en savais plus qu'elle sur la guérison et qu'elle avait rien à m'apporter sur le plan du "savoir". En revanche l'art-thérapie me plaisait dans l'approche, et je pensais que ça serait possible. J'avais aussi gravement besoin d'écoute et de me poser dans un lieu paisible, avec mes ressentis, et une aide bienveillante. 

    Mais c'était une con.asse et donc ça a pas tardé à venir. Les jugements ont été vraiment très cons, mais ils ont fait des dégâts au passage. J'ai eu droit au fameux "vous savez les parents font de leur mieux". Celui-là un jour je vais en parler, en fait je vais le déchiqueter ce truc débilissime et débilisant. Je lui ai répondu, ensuite, par mail, (sur le coup, trop dur. En plus en face à face, risque de s'en prendre un autre dans la tronche parce que ces petites bêtes prétentieuses, ça se défend quand on se laisse pas enfermer dans leurs idées sur une vie qu'ils n'ont pas vécue), que c'était une phrase bateau et généraliste et qu'elle n'en savais strictement rien. 

    J'ai eu droit aussi à un truc encore plus dégueulasse : madame trouvait qu'on ne peut pas "jeter l'opprobre" sur les gens. (ma mère en l'occurrence). Cruchasse endimanchée qui joue au thérapeute, sans avoir compris que certains parents sont juste dangereux et que là on 'est pas dans la cour théorique de "arrêter d'idéaliser son papa et sa maman parce que ce sont des humains avec leurs erreurs, leurs limites et gnagnagna" (entendre un ton d'école primaire bêtifiant). 

    C'était grave. 

    Je passe les autres, j'ai surtout pas envie de les retranscrire par écrit, et de les "refaire exister" de cette manière. 

    Elle était conne comme j'ai jamais vu ça, et je n'avais vraiment pas besoin de ça à ce moment-là. 

    J'aurais dû me barrer dès la première sonnette d'alarme. Finalement je l'ai envoyée bouler avec tous les autres. 

    Elle ne m'a fait découvrir qu'un truc, pas d'elle évidemment. Elle m'a prêté un bouquin de Cyrulnik qui m'a vraiment aidée. 

    Tant mieux pour moi, au moins je suis pas sortie de là seulement avec juste une grosse déchirure supplémentaire et mes yeux pour pleurer. 

    Bon, en vrai elle était pas aussi caricaturale dans le côté bobo-pétasse, elle parlait à peu près normalement, elle avait juste le look, et l'allule générale. Par contre pour la connerie, c'était aussi caricatural. A ne pas en croire ses oreilles. 

    Celle-là m'a fait vraiment du mal. 

    Le pire c'est que quelqu'un qui ne connait pas les thérapeutes, qui n'a jamais trop "bossé sur lui", en tombant en premier abord chez quelqu'un comme ça pourrait croire absolument n'importe quoi sur ce qu'est une thérapie, et avoir des repères faussés pendant un paquet de temps. 

    Au final, sur la technique elle-même je n'ai même pas d'avis du coup. Mais je ré-essayerai pas. De toute façon je ré-essayerai pas grand chose avec des thérapeutes. Je n'ai pas compris si sa façon de faire était "normale" en art-thérapie ou si là aussi elle était à côté de la plaque. 

    Moi je me soigne avec la création entre autres. C'est mon art-thérapie. Mais je fais pas du tout comme elle faisait, je décortique pas mentalement mes dessins pour psycho-analyser je ne sais quoi. Evidemment. Vu que je me soigne, et que j'ai pas de temps à perdre avec des conneries pareilles. 

    Voilà pour madame Pouffiasse.