• On est tous différents, et ce n'est pas facile. 

    On ne se comprend souvent pas, même avec des bonnes intentions de part et d'autre. Et ce n'est pas facile. 

    On ne sait pas non plus toujours où sont les bonnes intentions et la sincérité réelles, et où sont la mauvaise foi, les justifications ou les prétextes pas honnêtes. 

    Une chose est d'être ouvert et d'éviter les jugements ou les conclusions hâtives, une autre est de ne pas aller dans une naïveté qui peut être douloureuse voire jusqu'à dangereuse dans certains cas. 

    J'ai eu l'exemple, entre autres, dans mon entourage professionnel récemment. Un pervers narcissique est arrivé à la tête de service à côté du mien. C'était très clair pour les quelques personnes ayant assez les pieds sur terre et assez de force pour admettre ce pénible état de fait. 

    Les actes ont été clairs, les manipulations et les démarrages de torture psychologique ont été nets. Pour un certain nombre de gens. Mais pas pour tous. Et ceux et celles qui prônent de l'indulgence à outrance, et du "faut pas tirer des conclusions trop vite, quand même il est pénible mais personne peut être aussi dangereux faut pas devenir catastrophiste", se retrouveront probablement dans un état psychologique difficile, avec ou pas la lucidité de s'en rendre compte. 

    Le problème c'est que d'une part c'est dangereux pour ces personnes, mais c'est aussi dangereux pour l'ensemble, parce que les gens qui se laissent marcher dessus peuvent aussi avoir tendance à encourager les autres dans cette voie, et à tout le moins manquer profondément d'empathie et de soutien. Donc c'est grave, parce que ça nuit globalement à la défense de fonctionnements simplement sains, intègres, basés sur un respect simplement normal entre êtres humains. 

    On est tous différents, et quand on est face à une difficulté ou une opposition, quand on n'aime pas juger ou catégoriser, ou laisse généralement ouverte un certain temps la porte du "ça peut être une différence de façon d'être ou de façon de voir". Dans certains cas c'est vrai à 100% avec de la réelle bonne foi de chaque côté ; dans d'autres cas, ce n'est pas aussi "rose" que ça. Et essayer de faire la part des choses entre différence de point de vue et foutage de gueule, pour essayer simplement de ne pas verser dans quelque chose de tranchant absurde ou injuste, peut demander du calme, du recul, de l'écoute de soi et du temps. C'est du boulot quoi. 

    Pour ce qui me concerne j'estime que ça en vaut la peine dans certains cas qui ne sont justement pas tranchés. Je n'aime pas catégoriser les gens ni foutre aux orties tout le souvenir d'une personne sans être vraiment sûre de ce que je fais et pourquoi. 

    Il y a des gens qui finissent aux orties, ça c'est clair. Et franchement, sans regret. 

    Il y en a d'autres vis à vis de qui on est plus heureux, plus en paix, de conserver un souvenir, un écho, qui préserve les choses positives, sans se faire d'illusion sur les autres. De toute manière quand une relation est terminée, on n'a plus à subir les aspects qui ne nous font pas de bien, donc quand l'impact n'est pas assez fort pour nécessiter une distance et un "débarrassage" total, une fois les impacts soignés, il peut rester ce qui a été nourrissant. 

    Sans obligation de toute manière. 

    Et puis parfois même les échos positifs avec le temps se dissolvent, parce que c'est fini et qu'on s'en fout, on vit autre chose. Ca dépend de la force et de la profondeur de ce que les gens nous ont apporté. Enfin, pour ma part en tout cas. (Il faut toujours garder en tête que ce que je dis est ma vision, mon ressenti, mon vécu. Même si je dis "on" par simple commodité de langage pour éviter de tout le temps contrôler ma façon d'écrire). 


  • C'est rigolo, je me suis rendue compte récemment que j'aimais bien les super-héros, en fait. 

    Pendant longtemps ça a été associé dans mon esprit à tout un truc un peu "naze" lié à la fois à la pompe à fric commerciale du cinéma américain (donc quelque chose d'anti-humain et anti-sincère, donc anti-utile voire carrément néfaste), et à un côté très stéréotypé et passif style "nous les gens ordinaires on peut jamais rien faire ni changer, mais on se fait sauver par des gens extra-ordinaires youpi". 

    Sans doute qu'il y a un peu de ça, voire beaucoup de ça, selon les films, livres, ou types de super-héros. Je ne sais pas. 

    Quoi qu'il en soit, plus récemment, j'ai un peu redécouvert cet univers suite à un concert de Hans Zimmer. 

    Et je me suis dit que je kiffais vraiment Spider-Man :P

    Mais juste Spider-Man. Parce que je le trouve sympa, j'aime bien. Et puis ça fait franchement rêver de voler et sauter comme ça en pouvant s'agripper à n'importe quoi :)

    J'aimais bien aussi (j'aime toujours bien) X-Men, pour ceux que je connais. Je crains en revanche que cet affection disparaisse totalement si je tombe sur certaines parties plus sombres ou violentes de cet univers, ce qui me semble possible. 

    Bon, et puis sur ces entrefaites, en parcourant une liste de films, je vois passer un titre "La mort de Superman". 

    Et là ça m'a fait "ah ben non, me.de ! vous êtes pas un peu tarés de vouloir tuer Superman ?". Alors que, soit dit entre nous, je crois que je n'ai pas vu un seul opus de Superman, et la kryptonite pour moi est surtout une expression dont je ne suis même pas sûre de comprendre le sens précis. 

    Mais il n'empêche que, en moi, quelque chose aime bien l'existence de Superman. Il y a quelque chose de magique et qui me fait rêver, qui porte hors de la limite du monde ordinaire, dans l'existence de ce super héros. Je développe pas plus aujourdh'ui, parce qu'étrangement j'apprécie de goûter ce sentiment nouveau, découvert aujourd'hui. C'est agréable, intriguant. 

     

     


  • Pour moi, et je ne prétends à aucune définition absolue en la matière vu l'ampleur du sujet, la violence c'est ce qui vise à détruire, abîmer (dégrader, diminuer) ou déformer/distordre l'autre. Du moins quand on parle de violence envers l'autre et non envers quelque chose de matériel. 

    Donc ça peut être physique ou psychique. 

    Et ça n'a rien à voir avec le ton employé (cf article précédent sur la colère, ou articles précédents sur les jugements, la fausse CNV ou autres agressions psychologiques sur un ton mesuré). 

    Pour moi la violence commence quand on essaye d'écraser ce qu'est l'autre : par exemple ce qu'il ressent, ce qu'il a vécu, ses besoins, ce qu'il souhaite pour lui-même, etc. 

    Inversement, la violence c'est quand quelqu'un essaye de nous écraser, de nier, détruire ou distordre, quelque chose de soi : ressenti, besoin, aspiration, voire carrément intégrité parfois même physique. 

    La plupart des rapports humains sont violents parce que la plupart des gens, au lieu d'écouter leurs besoins et de les exprimer, les défendre ou les nourrir de manière centrée (en étant clairs sur l'existence des besoins des autres aussi), essayent de forcer les autres à s'y conformer au détriment de leurs propres besoins et souhaits. Ca commence quand, par exemple, après les premiers enthousiasmes d'une relation, un désaccord apparaît, une divergence, on ne va pas, sur ce point précis, dans la même direction. Parfois ce désaccord est essentiel, parfois pas, mais dans tous les cas, pour moi il doit pouvoir être "réglé" ou vécu de sorte que chacun puisse exister et avoir sa place, non pas en se refoulant ou en se faisant fermer sa gueule intérieurement, mais en étant ce qu'il est, co-existant avec l'autre tel qu'il est. Egalité, respect, considération mutuelle. 

    Sans quoi c'est le début de la me.de. Et encore je suis polie. 

    Dans certains cas c'est même le début d'une souffrance qui peut devenir grave en terme d'intégrité personnelle et de choix et trajectoire individuelle. 

    La violence c'est quand on estime que l'autre doit changer de nature, pour se conformer à ce que nous voulons. 

    Je dis bien "de nature", et pas "d'attitude". La question n'est pas de remplacer de la violence envers l'autre par de la violence envers soi. Ca marche pareil envers soi. Quand je dis "de nature" c'est quand par exemple on refuse d'admettre qu'une personne ne nous correspond pas, et que donc elle doit "changer", dans ce qu'elle est carrément, parce qu'égoïstement on ne veut pas "la perdre", ou on ne veut pas vivre la douleur du manque ou de la séparation. La notion d'attitude pour moi est différente dans le sens où elle peut toucher à des choses qui ne sont pas essentielles pour quelqu'un, et qui peuvent évoluer si la personne le veut bien, si c'est possible pour elle, simplement pour que ça soit mieux pour l'autre (et inversement selon les cas). 

    Où est la frontière entre l'adaptation possible et saine, et la compromission de ce que l'on est, c'est impossible à dire dans l'absolu, c'est primordial d'y être vraiment attentif, (et à mon avis sans attendre que ça commence à toucher à des choses fondamentales qui font vraiment mal). 

    Et là je parle uniquement de relations enre les gens. 

    La violence pour moi se trouve à plein d'endroits aussi dans tout un langage public, dans l'espace public, ou dans toutes formes d'injonctions, de projections, et en gros de tentatives d'imposer ceci ou cela à "d'autres en général", "les autres", sans se demander si cela peut nuire à quelqu'un. Pour moi les stéréotypes de genre peuvent être une forme de violence selon comment ils sont mis en scène. En tant que femme, quand je vois un tableau de nana à poil, ma foi, pourquoi pas, si l'artiste a voulu représenter ça. Mais quand je vois des centaines d'affiches étalées partout montrant une femme à poil pour vendre ... quoi déjà ? une bagnole ? ben ouais, je trouve ça violent. Irrespectueux, humiliant, caricatural, et je me dis que le publicitaire qui a trouvé ça vraiment génial comme idée, on devrait commencer par le prendre en photo à poil et étaler sa photo sur tous les murs, juste pour qu'il voie s'il est encore vraiment d'accord avec cette idée, en tant qu'être humain, tout simple, tout seul, et tout nu. 

    Bon. Le sujet étant vaste, on n'en fera pas le tour aujourd'hui, donc il faut terminer cet article à un moment. 

    J'y reviendrai sans doute, vu les sujets évoqués ici. 

    L'escargot-faim-de-matinée :P

     


  • Je préviens tout de suite : cet article ne vise absolument pas à réduire, calmer, faire taire la colère ou je ne sais quoi d'autre dans le même style. 

    Pas exactement "au contraire". Mais pas très loin. 

    En fait, je suis fatiguée, et ça me fait mal, de lire et voir un peu partout des attaques littéralement contre "la colère", attaques, dénigrements, critique, stigmatisation. On croirait à lire, entendre, voir tout ça, à écouter parler tous ces gens qui veulent absolument "se calmer de force", ou "s'accuser d'être trop énervés", ou autre, que "la colère" c'est le diable, le mal absolu, le truc à abattre, mon dieu quelle horreur, la colère serait la cause de tous les malheurs dans ce monde presque. 

    Non. Ce n'est pas vrai. 

    La colère est une émotion. Qui a un but, une fonction, une raison d'être, un besoin profond à défendre (voire plein de besoins à défendre selon le moment et la situation). 

    La colère, de manière généralisée, ça ne veut juste rien dire. Il n'y a pas "la colère", comme cet espèce de truc affreux dont on devrait se débarrasser, et "le calme", "la paix", le gnagnagna opposé total, cette pseudo béatitude qu'on imagine quand on "ne sera plus en colère". 

    Quelle vaste connerie. 

    Je caricature certains de ces propos, et certains sont plus subtils donc plus pernicieux et dangereux que ça. Parce qu'ils attaquent les fondements d'une émotion en soi qui sert à se défendre et à se protéger, contre ce qui nous fait du mal, ou ce qui porte atteinte à ce que nous sommes, ce que nous voulons, notre intégrité. 

    Parler de la colère dans l'absolu et en la catégorisant comme "pas bien", c'est complètement débile. Déjà, c'est complètement catégorisant en mode "bouh ça c'est pas bien jamais caca boudin"... la vie intérieure est un petit plus vivante que ça, heureusement. Et c'est donc complètement étroit d'esprit et ça ignore, voire ça marche littéralement, sur certaines réalités. 

    Une personne qui subit de la violence a bien besoin de trouver sa colère et sa force d'affirmation pour sentir à quel point elle ne veut pas vivre ça, dégager le tdc qui est en train de lui faire ça et se tirer de là vite fait. 

    Lorsque nous sommes confrontés à des situations qui nous choquent profondément, et face auxquelles il faut agir pour se respecter, la colère, cette force qui repousse ce qui ne va pas, voire ce qu'on essaye de nous imposer (et la colère alors sera d'autant plus forte pour dégager ce qui ne respecte pas nos besoins profonds), est importante et nécessaire. 

    Il y a des tas d'exemples. Pas la peine de les multiplier, et de toute manière je suis bien convaincue que quelqu'un qui a un rapport équilibré à la colère comprendra très bien ce que je veux dire, et quelqu'un qui a un problème avec ça ne voudra probablement rien entendre ou presque. Donc pas la peine que je m'use à faire de la démonstration par a+b. 

    Dernier exemple : quand une personne a été mal traitée, à différents sens du terme, et ce n'est pas si rare que ça. La mal-traitance au-delà de la vision Cosette que l'on peut poser dessus trop rapidement, est à plein d'endroits dans notre monde : non considération, non respect des besoins de l'autre, non respect du fait même qu'il ait des besoins, écrasement, domination, et j'en passe. Beaucoup de gens vivent ou ont vécu cela. 

    Donc quand une personne est ou a été mal traitée, en tant que personne, et/ou en tant qu'être, sous de la colère il y a généralement de la douleur, plus ou moins énorme. Etouffer la colère et lui dire qu'elle n'a pas le droit d'exister, c'est étouffer en dessous la douleur qui essaye de dire ce qu'il faut restaurer. C'est donc grave, con et dangereux pour l'autre s'il n'a pas assez de force ou de soutien intérieur à ce moment-là pour rejeter ces débilités et réussir à se respecter dans ce qu'il est et dans sa douleur. 

    Je ne vais pas chercher les raisons pour lesquelles des gens n'aiment pas la colère ou y accolent quelque chose de résolument "négatif, bouh caca pas bien" sans aucun recul aucune écoute ni aucun discernement. Ca ne m'intéresse pas. La seule chose qui m'intéresse c'est que les gens qui ont besoin de s'en sortir et qui ont besoin de pouvoir écouter ce qu'ils ressentent, y compris leur colère, ou toute autre émotion, ne soient pas écrasés de doute ou de manque de soutien par ces ramassis de conneries. Et puissent se rassembler pour s'écouter et se respecter, pour accéder à ce qu'ils ont vécu vraiment intérieurement, dans leurs propres sentiments et besoins. 

    La seule chose que je vais dire sur "la colère" pour terminer, dans la manière dont on biaise totalement la perception générale sur cette émotion, est la suivante : je pense que beaucoup de gens confondent l'émotion et les actes qui peuvent émaner de cette émotion ou la véhiculer. 

    Beaucoup de gens confondent colère et violence envers autrui ; colère et destruction ; colère et agression ; et j'en passe. 

    Sauf que ça n'a rien à voir. La colère est une émotion. Ca se passe à l'intérieur de quelqu'un. C'est un vécu intérieur, un vécu important, comme tous les autres, un vécu qui a besoin de pouvoir exister et s'exprimer. 

    S'exprimer ne signifie pas forcément que l'on va agresser une personne ou faire je ne sais quoi de violent. 

    C'est d'ailleurs généralement quand on ne peut pas, longtemps, et durablement, réellement écouter ce qu'on ressent et l'exprimer en étant avec soi, dans le respect et le droit d'exister, que ça devient difficile à "canaliser" ou "maîtriser". Attention : quand je dis "maîtriser", il n'y a évidemment aucune notion d'empêchement, d'enfouissement ou de "faire taire". Absolument pas. Maîtriser pour moi signifie pouvoir décider d'agir, réellement, choisir réellement. Choisir de se taire ou de dire à quelqu'un ce qu'on a à dire, choisir de le dire de manière plus ou moins posée, ou pas. Choisir en accord avec soi. 

    Je ne crois pas qu'en accord avec soi on porte des actes de destruction ou d'agression. Mais pour avoir ce choix, il faut s'écouter, écouter. 

    Je crois que beaucoup de gens ont peur de la colère parce qu'ils croient que c'est forcément mauvais, méchant, ou parce qu'ils l'associent à de la violence dans un passage à l'acte, des cris, des méchancetés ou des hurlements contre eux ou autre. Je ne sais pas exactement, et cela appartient à chacun. Mais ce dont je suis sûre c'est que la colère, ou même la rage ou la fureur, ne s'expriment pas forcément par quelque chose de violent au sens qui agresse ou qui détruit (physiquement ou psychiquement). Et cela même quand on s'exprime clairement et pas forcément calmement. 

    Et en revanche, il faut avoir soi-même une force d'affirmation pour se défendre et se protéger face à ce qui agresse et qui détruit, parce que cela peut exister, sous de multiples formes. 

    Et clairement il ne faut pas tout mélanger. 

    Ecouter et respecter la colère, la rage, la douleur, écouter pour entendre et pour s'offrir ou offrir de l'empathie, de la compassion, de la compréhension, c'est absolument indispensable pour les victimes de violence sous quelque forme soit cette violence. 

    Et de toute manière écouter ce que l'on ressent c'est un besoin profond pour vivre en accord avec soi. 

     


  • Je me sens une extra-terrestre. 

    On lit de tout. Machins positifs, négatifs, psychologie ceci, cela, et même les bouddhistes s'y mettent, bon décidément les êtres humains ont une drôle de manie de tout catégoriser. 

    Je suis profondément en désaccord avec le fait que "on" décide, qu'il y a des trucs positifs, négatifs, dans les émotions, et qu'il faudrait donc les changer. Je ne comprends pas. Je comprends d'autant moins de la part des bouddhistes. Mais bon. Je ne suis plus à une désillusion près et j'ai pris l'habitude de faire mon chemin selon ce que je sens et ce que disent mes tripes, mon sens profond. 

    Mon sens profond dit que être, c'est être, et que l'on n'a pas à exercer de force ou de volonté sur ce que l'on est intimement. 

    Lorsque l'on entend profondément ce qui est, cela libère un mouvement intérieur, on n'a pas à forcer pour "avancer", pour "être positif" ou je ne sais quoi. 

    En tout cas pour moi c'est ce que ça fait. 

    Et dans tout ce que je lis, que je vais arrêter de lire parce que j'en ai ras le bol de cette usine permanente à essayer de se changer dans son intériorité plutôt que s'écouter, se respecter et laisser évoluer ce que nous sommes librement, dans tout ce que je lis donc je ne vois que passages en force, catégorisations de ce qui a le droit d'exister et ce qui ne devrait soi disant pas être, bon sang mais c'est d'une violence. 

    Quand un être a été mal-traité, il ressent ce qu'il ressent en lien avec ça, quand cela est entendu, accueilli, respecté sans jugement, comme l'expression de tous les besoins profonds qui ont été piétinés, petit à petit l'écoute permet de se reconstituer, par la reconnaissance, le soutien, de toutes ces flammes vivantes en soi, ces "lumières", ces besoins profonds, ces parts de ce que nous sommes. 

    Ca prend du temps parfois, mais ça ne veut pas dire qu'il faut s'énerver dessus ou exercer une volonté contre soi. 

    Je ne comprends pas et je ne me reconnais pas dans tout cela. 

    Et ce n'est pas non plus uniquement quand on a été maltraité, ou qu'on a vécu des choses très lourdes ou difficiles. C'est global. Pourquoi ne pas juste respecter et écouter ce qui se passe à l'intérieur de soi ? Pourquoi ne pas le laisser exister et être simplement ce que c'est ? 

    Je crois que beaucoup de gens ne supportent pas de juste "rester avec", "rester là", être avec. Ils ont l'impression qu'ils ne font rien, que c'est passif, qu'il faut agir, allez, allez, agir, tout le temps, se "botter le cul" même allez... 

    Ou bien ils ne savent pas quoi faire, ou comment tenir face à ce qu'ils ont à l'intérieur. 

    Mais la force elle-même vient de la présence. Ne pas se combattre soi-même en permanence nous donne de la force intérieure, qui se développe petit à petit. 

    Et écouter, accueillir, n'est pas un acte passif, bien au contraire. Permettre à la vie d'être ce qu'elle est, et de circuler, ne pas imposer une volonté arbitraire selon une idée préconçue, cela permet d'être soutenu aussi par autre "chose" en soi, d'agir depuis plus profond sans avoir à maintenir constamment une volonté comme ci ou comme ça, bref, ça permet d'agir depuis ce que l'on est plutôt que depuis ce que l'on croit devoir être. 

    Nous croyons que nous devons exercer un contrôle, une action volontaire pour avancer, sans quoi il ne "se passera rien". Mais au fond de nous il y a la vie. Le choix d'écouter est un choix oui, qui permet d'agir autrement, de vivre autrement, d'être avec soi, ce qu'on est soi. 

    Je crois que je vais partir vivre avec les animaux dans la forêt comme j'en rêve depuis longtemps. Franchement, là-bas c'est vraiment moins compliqué et on ne passe pas son temps à voir des gens qui essayent de détourner le cours de ce qu'ils ressentent voire qui essayent de vous convaincre qu'il faut faire de même. 

    Ecouter sans "subir", écouter, se relier, sentir, au rythme où on le peut, sans se faire peur ou se noyer si c'est trop fort, mais sans se tourner le dos non plus ou éviter ce qui se passe en soi. 

     





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique