• Les boulets faussement "cool" et vraiment toxiques

    Il y a des gens qui s'agrippent à vous comme des gros poids bien lourds, et qui prônent le "vas-y relâche-toi, amuse-toi", "surtout ne t'occupe pas de ce qui est important", "coooool"..... etc. parce qu'ils n'ont simplement pas envie d'être tous seuls à rien foutre, ou pour d'autres raisons qui les regardent.

    Ce genre de comportement toxique peut avoir vraiment des effets graves, selon à qui ils s'agrippent.

    Souvent les gens qui font ça se doublent d'une espèce d'attitude faussement respectueuse de la liberté de l'autre, "non mais il suffit/suffisait de me dire de partir, je respecte ta liberté man pas de problème....".

    Sauf que ce n'est pas vrai, parce que quand on respecte l'autre, on fait attention et on développe une certaine prévenance aussi, y compris celle consistant à ne pas obliger quelqu'un à défendre tout le temps son espace. Quand on respecte les gens, on sait aussi s'effacer et simplement ne pas peser, ne pas poser son cul au milieu en "laissant à l'autre la liberté de dire "va-t-en"".

    C'est trop facile. Et ça peut se doubler dans les cas les plus venimeux de gens qui vous balancent la responsabilité à la gueule de ne pas les avoir mis dehors, alors que ce sont eux qui clairement squattaient (quelle que soit la manière, physique ou psychologique / émotionnelle  ...)

    Quand on envahit quelqu'un, c'est à dire qu'on s'impose, qu'on prend toute la place, qu'on vient poser son gros cul dans la vie de quelqu'un sans en avoir rien à foutre au fond de le déranger ou de ne pas lui faire de bien, sans l'écouter ni avoir d'empathie pour lui/elle, en essayant de lui imposer ce qu'on pense, une manière de vivre ou une pseudo-philosophie, et dans ce cas précis en déniant ses besoins par exemple en essayant de tirer vers "non mais c'est pas si important, vas-y lâche l'affaire, viens faire un game", on est responsable de cette invasion. Et il y a quelque chose de profondément nocif dans ce que ça peut avoir comme conséquences.

    Ca surfe sur une espèce de facilité aussi, qui se fait passer pour une philosophie, et qui met des bâtons dans les roues aux autres, pour qu'ils ne travaillent pas, ne fassent pas d'efforts, etc.

    Pouvoir se reposer, se relâcher ou s'amuser n'a rien à voir avec le fait de ne jamais produire aucun effort ni faire face à aucune difficulté.

    Par ailleurs, nos défis, nos nécessités au fil de la vie, ne sont pas toujours tendres, et autant il peut être possible de les dépasser, autant ça peut demander un effort. Parfois cet effort est si important, parfois il faut des ressources et de l'encouragement si importants pour affronter certaines difficultés ou pour traverser certaines blessures, que c'est véritablement dégueulasse d'agir dans l'autre sens en essayant de saper la volonté ou la persévérance avec toutes sortes d'attaques ou de dénigrements de manière directe ou pernicieuse.

    Quand on aime quelqu'un on le soutient dans les efforts qu'il a à fournir aussi pour que sa vie soit meilleure, dans le sens qui lui tient à coeur. Quand on aime quelqu'un, on le respecte dans ses besoins, et on s'applique à aider si on le peut et soutenir, plutôt que décourager, tirer vers le bas, et pomper l'énergie vitale de l'autre dont il a besoin pour avancer.

    Personne n'a besoin de rencontrer des gens comme ça, mais ça existe, et on en rencontre de temps en temps, sans doute plus ou moins selon les "milieux" ou environnements où l'on traîne, je ne sais pas. Pour ma part j'en ai rencontré un dans les milieux new age (fabrique de fainéantise ++ ; généralement le seul effort produit ne va pas dans le bon sens puisqu'il consiste à s'auto-dénigrer et rabaisser), qui fréquentait aussi les milieux du jeu, notamment en ligne.

    J'en ai aussi rencontré un plus tard dans mon boulot, dans un environnement salarié donc (pas forcément très difficile d'accès ceci dit, ni très exigeant en termes de rendu).

    Dans les deux cas c'était le même schéma sur certains plans : l'air faussement cool, le mec qui se la joue innocent style "non mais c'est toi qui te prend la tête, moi je veux de mal à personne, je fais de mon mieux, pourquoi tu m'agresses....", et très moralisateur "ouais tu sais dans la vie blablabla...".

    Dans les deux cas ces mecs rabaissaient aussi constamment leur entourage, d'une manière franchement proche des pervers narcissiques : attaques déguisées en plaisanteries, renvoi de toute responsabilité, voire victimisation ou attaque encore plus virulente quand on s'approchait de trop près de leurs comportements et leur responsabilité.

    Dans les deux cas ces mecs ont fait un mal absolument ahurissant autour d'eux.

    La première fois, je l'ai pour ma part subi de plein fouet, le mec se prétendait mon "ami", un ami qui vous critique dès que vous avez le dos tourné, qui essaye de décourager tous vos efforts quand il trouve que ça s'agite trop ou que c'est pas assez "cool", et j'en passe. Ca fait plusieurs années et j'en ai encore des séquelles importantes parce que je me battais pour m'en sortir à cette époque-là, intérieurement, psychiquement, pour réparer mon intégrité et me respecter, avoir simplement le droit d'exister, au-delà de toute la connerie d'un entourage qui me faisait douter de moi à chaque fois qu'ils ouvraient la bouche.

    Autour il y avait d'autres gens à qui il faisait du mal de manière plus ou moins implicite, des gens qui avaient des liens avec lui plus anciens et qui manifestement ne voyaient pas tellement ou pas complètement cette façon de faire. J'ai lâché aussi comme je pouvais vis à vis de ces gens et je suis partie, parce que la nocivité par personne interposée c'est bien glauque aussi et tout à fait réel. Et puis il y a aussi la peine de voir des gens se faire embobiner et bouffer alors qu'ils auraient besoin de toute leur énergie parce qu'ils ne vont pas très bien non plus, et qu'ils ont des choses à faire dans leur vie, et plein de potentiel. 

    La deuxième fois, je l'ai vu agir et j'ai essayé d'éviter tout contact. J'ai plus ou moins pu, mais en tout cas je n'étais pas personnellement concernée, hormis au travers des dégâts dans le collectif de travail. Ces dégâts ont été considérables. Le service avait déjà un certain nombre de failles, qui ont rendu la sape encore plus facile, en à peu près un an, tout était divisé, il s'était fait quelques alliés parmi des nouveaux notamment, le mec savait très bien faire le sympa qui engage la conversation et qui "s'intéresse à ce que font les autres", et prendre un air semi-plaisantin semi-sérieux-condescendant. Ce type était une pourriture, et il n'a pas fini de nuire, pour ce qui me concerne je suis partie de cet environnement qui manquait déjà beaucoup d'intégrité et donc n'avait aucune force pour résister à l'action d'un mec comme ça. Dans un environnement professionnel comme ça, et hors des affinités personnelles qui s'y développent, il est probable que le temps révélera plus sûrement qu'autre chose les mensonges, et les plus bosseurs et sérieux de la boîte finiront par se distancier quand ils verront le gouffre entre les paroles et les actes, et la fainéantise qui est dessous. Et probablement qu'à moins de faire d'énormes conneries, il gardera aussi quelques fidèles, qui continueront de le plaindre, et même de le "soutenir" (mais à faire quoi à part répandre du venin ? ça c'est un mystère....).

    Dans les deux cas, il y avait quelque chose de foncièrement malhonnête,- et un égoïsme absolument monstrueux caché sous des airs de mec trop cool. 

    Pour ce qui me concerne, je pense que la seule lutte possible contre des gens comme ça c'est de pouvoir faire corps et être assez solides pour leur opposer des limites et ne leur laisser aucune faille où s'engouffrer, mais collectivement cela demande une cohésion énorme, et ça arrive très rarement à mon sens. Ca veut pas forcément dire leur rentrer dans le lard systématiquement, je crois que ça dépend des cas et que dans certains cas ça peut n'avoir aucun effet voire provoquer encore plus de toxicité. Ca peut être aussi de les ignorer et de ne leur laisser aucune prise, de partout qu'ils se tournent, pour que leur petit jeu ne marche sur personne. Mais globalement je ne suis pas sûre qu'il existe de recette et comme toujours de toute manière je ne crois pas aux généralités ou à des méthodes absolues.

    Une seule chose me paraît certaine, quand on tient à son intégrité, c'est qu'il faut se préserver de la compagnie de gens comme ça. Pour ma part je ne crois pas qu'à ce degré-là de toxicité ça puisse être totalement inconscient, c'est à dire le mec (ou la nana) qui est complètement à l'ouest et qui se rend réellement pas compte qu'il dénigre les autres et qu'il fuit toutes ses responsabilités. Dans les deux cas que j'ai rencontrés et décrits ici, les manipulations étaient trop nettes et les accusations beaucoup trop soignées.

    Je ne souhaite à personne de rencontrer des gens comme ça, malheureusement je pense comme je disais que même si ce n'est pas tous les jours, ça arrive à un moment ou un autre. Je pense que l'important, primordial, c'est de pouvoir les reconnaître pour préserver son énergie, et éviter tout lien personnel et affectif avec eux. Si vraiment on veut jouer les bons samaritains on peut toujours essayer de leur dire ce qu'ils font, et de leur opposer une limite claire, au cas où ça les "réveille". Mais franchement je crois qu'il faut le faire sans aucune illusion, parce que dans bon nombre de cas, à mon sens c'est conscient en partie donc s'ils/elles avaient envie de changer de façon de faire, ils/elles le feraient, au moins en partie, avec quelques pas qui montrent une certaine sincérité.

    De plus, il faut faire attention aux retournements possibles, et à la réutilisation de ce qu'on dit. Une manière d'essayer d'anesthésier la personne en face c'est aussi de faire faussement sa remise en question, ce qui permet de se poser encore plus en victime derrière.

    Bref en somme faire vraiment attention à soi, et ne pas minimiser ce qu'on ressent quand on perçoit des attitudes comme ça. On peut rester en recul si on ne veut pas se déterminer trop vite ou qu'on n'est pas très sûr, attendre de voir si d'autres choses confirment dans le même sens, ou pas, écouter si on se sent mal à l'aise, si "quelque chose ne va pas", "quelque chose sonne faux", ou si on se sent en sécurité réellement, en tant que personne, et aussi, pour finir : faire attention aux gens qui minimisent ou qui dénient l'existence de comportements aussi toxiques. Chacun a ses raisons pour minimiser ou dénier, mais par contre ça n'apporte pas de soutien dans la protection, donc d'abord, se protéger, discuter ou argumenter éventuellement seulement après. ; ou bien laisser tomber. Question de situation et de choix personnel.